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Constat Pas de vraie rentrée des classes pour des milliers d’enfants handicapés

Maxence Saquet
Publié le 05-09-2023

En bref

  • Qu’ils soient atteints d’un handicap cognitif ou intellectuel, de nombreux enfants ne vont bénéficier que de quelques heures de cours hebdomadaires.
  • Voire d’aucunes, prévient l’Unapei, association donnant la parole à tous ces exclus de l’école inclusive.
  • Sur la plateforme marentrée.org, on dénombre près de 900 témoignages en cette rentrée scolaire 2023.
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Selon l’Unapei, seulement un quart des enfants handicapés bénéficie de plus de 12 heures d’enseignement hebdomadaire. Crédit : Hunter Johnson - Unspash
Les textes de loi sont clairs et pourtant des milliers d'enfants ne sont pas scolarisés. Crédit : UNAPEI

Des milliers d’enfants délaissés ou scolarisés dans des classes inadaptées

« Bonjour je m’appelle Zakarya, je suis atteint d’une Trisomie 21 et pour moi cette rentrée se passera à la maison à cause de la MDPH (NDLR : maison départementale des personnes handicapées) qui ne veut pas me donner une orientation ULIS (NDLR : unités localisées pour l’inclusion scolaire). » Et ce témoignage, recueilli sur la plateforme marentrée.org, ne fait pas figure d’exception. Entre scolarisation à temps (très) partiel et refus de scolarisation, l’Unapei estime que des milliers d’enfants se trouvent de fait exclus de l’école inclusive. « Trop d’enfants en situation de handicap seront encore privés de rentrée et leurs droits à l’éducation sont bafoués », affirmait dans un communiqué, transmis à l’AFP fin août, Luc Gateau, le président de cette fédération d’associations de personnes handicapées mentales et leurs familles. Et personne ne semble logé à bonne enseigne. Ainsi, cette maman de Saint-Aubin-de-Médoc raconte son quotidien avec son fils autiste âgé de six ans : « Je suis aussi enseignante. Non, ce n'est pas plus facile. Je croyais qu’il y avait la loi 2005. L'Éducation nationale s'est déclarée en incapacité d'inclusion et l'accepter mettrait mon fils en souffrance. Pas facile de se battre contre son employeur. Je me suis battue en changeant d'école, mon fils est accepté une heure par semaine. […] Où peut-il croiser des enfants pour apprendre la sociabilisation ? Où est sa place ? L’institut ? Pourquoi pas, mais c'est vraiment au milieu des autres qu'il progresse. […] Pour information, Mathis est à mi-temps dans un Ditep (NDLR : Dispositif Institut Thérapeutique Éducatif et Pédagogique), seul établissement l'acceptant à ce jour, le reste du temps à domicile ». Si d’autres rejoignent les bancs de l’école, il arrive qu’ils se retrouvent en classe non adaptée.

« Nous avons fait plein de démarches, on nous fait attendre et à chaque fois, c'est la déception », déplore auprès de l’AFP, la mère de Noah, 8 ans et atteint de troubles autistiques. Elle a attendu quatre années dans l’espoir de décrocher une place dans une classe Ulis. En vain. Orientée vers un Institut médicoéducatif (IME), elle a essuyé un nouveau refus, toujours pour cause de manque de places disponibles. Bilan : son fils entre en CE1 dans une classe ordinaire. « Nous sommes frustrés, parce qu’il est jeune et c’est à cet âge qu’il peut apprendre », se désespère Julie. Pour évaluer l’ampleur de ces dysfonctionnements, l’Unapei a mené son enquête auprès de 2103 enfants répartis partout en France. Il en ressort que seul un quart d’entre eux (27%) bénéficient de plus de 12 heures d’enseignement hebdomadaire… Aussi, à l’occasion de la conférence nationale du handicap en avril 2023, le gouvernement a annoncé un projet de déploiement d’une centaine d’Instituts médicoéducatifs. Quand ? Comment et avec quels moyens ? L’Unapei reste dans l’expectative d’autant que pour cette rentrée 2023, on compte 34% d’enfants handicapés de plus qu’en 2017. Et si le nombre d’AESH (Accompagnant des élèves en situation de handicap) a, lui aussi, bondi (42%) malgré la faible attractivité salariale de la profession, ils demeurent trois fois moins nombreux que les élèves (136 000 AESH / 430 000 enfants). Une chose est sûre : en 2022, toujours selon l’Unapei, un enfant sur cinq (18%) n’a bénéficié d’aucune solution de scolarisation.

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