Témoignage J'éduque et je promène les chiens des autres
En bref
- Au départ, Lydia travaillait dans l'immobilier. En parallèle, elle faisait pour son loisir des concours de dressage avec son chien. Elle a finalement décidé de se lancer dans l'éducation canine et complète son activité par des promenades et de la pension de chiens. Rencontre.
Aujourd'hui, Lydia a rendez-vous avec une dizaine de maîtres et leurs chiens à 13h30 au bois de Vincennes, pour une séance d'éducation canine. Il y a quatre ans, elle a créé Acte-Chien pour vivre de sa passion et s'est peu à peu entourée d'une équipe d'éducateurs et de comportementalistes canins.
Ma formation en éducation canine, c'est le ring
“Le ring est une discipline de sport canin qui allie exercices d'assouplissement, de saut et de mordant. J'ai commencé à faire des concours avec mon chien il y a vingt-cinq ans, alors j'ai l'expérience de l'entraînement et du dressage. Souvent, quand je rencontrais d'autres propriétaires de chiens, je leur donnais des conseils. Peu à peu, je me suis dit qu'il y avait une demande, alors j'ai décidé d'en faire mon métier.
Aujourd'hui, je propose des séances d’éducation canine personnalisées pour chiots ou chiens adultes, en cours individuels ou collectifs. L'objectif est de les préparer au passage de brevets ou de certificats, par exemple, notamment le brevet d'obéissance. Je les initie aussi à certaines disciplines du sport canin, telles que l'agility, qui consiste à faire évoluer le chien sur un parcours d'obstacles sous la conduite de son maître.
Mais je fais également de l'éducation plus basique, pour apprendre aux chiens la propreté, la marche au pied, la marche en laisse sans tirer, la sociabilisation avec les humains et les autres chiens… C'est très important, surtout quand on promène son chien en ville !”
Je n'aborde pas les chiens n'importe comment !
“Le chien est le meilleur ami de l'homme, mais certains chiens sont quand même plus difficiles que d'autres ! Ma peur est toujours raisonnée, mais je me méfie de tous les chiens. Je ne les aborde pas n'importe comment : un coup de dents, ça fait mal !
Avec les chiens les plus dangereux, nous travaillons à deux, avec deux laisses et deux colliers, pour bien les maîtriser. Mieux vaut avoir du tempérament ! Mais je n'en manque pas… J'arrive à promener jusqu'à 25 chiens en même temps, alors que ceux qui débutent en prennent seulement trois ou quatre…
Le plus souvent, je m'attache aux chiens avec lesquels je travaille. Ekio, par exemple, je l'ai connu bébé. J'ai beaucoup travaillé avec lui car il était dur, mais je l'ai chaque jour en promenade depuis trois ans et je redoute qu'un jour on me l'enlève…”
Attention, la concurrence ne manque pas…
“Malgré le plaisir que je trouve à exercer mon métier, il y a beaucoup d'inconvénients. D'abord, de nombreux organismes proposent des formations pour devenir éducateur canin. Ces formations coûtent plus de 5000 € et ne sont pas toujours bonnes. Il faut faire attention !
Par ailleurs, nous devons aussi nous occuper des chiens que nous gardons les week-ends et les jours fériés. Et, surtout, il vaut mieux avoir mis de côté avant de se lancer comme auto-entrepreneur. La première année, on peut s'estimer heureux si l'on gagne 1000 € par mois ! Se constituer une clientèle peut prendre du temps : il faut faire le tour des salons, démarcher les vétérinaires…
Pour finir, la concurrence ne manque pas : je croise régulièrement une vingtaine de personnes qui promènent des chiens dans le bois de Vincennes ! La pension, en revanche, marche plutôt bien. Heureusement !”
Propos recueillis en 2012.