Top chrono ! Alternance et confiance en soi : ce que révèle le concours Mon apprentissage en 180 secondes
En bref
- Le 12 juin dernier, 14 apprentis de licence et de master ont participé à la finale du concours Mon apprentissage en 180 secondes.
- Sur la scène de l’université Paris-Saclay, ils ont présenté en trois minutes ce que leur expérience en alternance leur avait apporté.
- Pour beaucoup, ce format est la meilleure solution pour concilier études et emploi.
Apprentissage et éloquence : un concours pour mettre en lumière les talents de demain
Petite, Constance Danjoy rêvait de devenir… clown. Si son parcours l’a menée vers une autre voie, l’étudiante a conservé sa capacité à faire rire le public. Aujourd’hui en alternance chez EDF, l’apprentie a participé, le 12 juin dernier, à la finale du concours « Mon apprentissage en 180 secondes ». Pendant trois minutes, elle a raconté son expérience d’ingénieure et a tenté de convaincre le jury. Au fur et à mesure de l’après-midi, les quatorze participants ont défilé devant un jury. Malgré le trac, les plumes sont aiguisées, les jeux de mots bien trouvés. Chaque orateur a plongé le public dans son univers. Ainsi, lorsque Halim Terrache, apprenti à la SNCF, évoque les trains, c'est pour rappeler qu'il y a 37 ans, il n'était pas né, « la France n’avait pas gagné la Coupe de monde, mais la ligne D fonctionnait déjà ». Timothé Rula, apprenti chez Métro France, raconte comment il est passé du statut de « garçon timide » à celui de « manager d’une vingtaine de collaborateurs ». Évalués sur leur capacité oratoire, les jeunes ont reçu deux prix du public et du jury, composé de partenaires de l’université. Catherine Mundubeltz, déléguée emploi chez EDF, participe à ce projet depuis trois ans : « On connaît tous « Ma thèse en 180 secondes », mais le fait d’avoir adapté ce format à l’apprentissage est une belle initiative ». À chaque édition, elle se dit « bluffée » par les « émotions transmises par les témoignages des participants ». Elle-même tutrice d’alternants, elle voit dans ce modèle un pari gagnant-gagnant : « On challenge les apprentis parce qu’on est là pour leur apprendre un métier, mais ils nous apprennent en retour ce qu’est être un jeune aujourd’hui, avec leurs codes… ».
Pourquoi l’alternance séduit de plus en plus d’étudiants en licence et master
En 2017, lorsque l’idée de créer un concours pour valoriser l’apprentissage est née, Pascal Aubert, directeur de l’École universitaire de premier cycle de Paris-Saclay, comptait bien donner envie aux étudiants de devenir apprentis. Pour lui, ce « parcours d’excellence » permet aussi à ses élèves de gagner en maturité : « C’est magique de voir des jeunes timides prendre confiance en eux ! ». De son côté, Priscillia Bakidi, chargée de communication à Paris-Saclay et organisatrice du concours, affirme que l’apprentissage reste le meilleur moyen de savoir si un métier correspond aux aspirations d'un jeune : « Ils mesurent ainsi leur niveau d'épanouissement ». À son arrivée en France, le choix de l’alternance s’est imposé à Valentina Marini, après avoir expérimenté les double journées. « En licence, j’étais étudiante-salariée, et c’était très compliqué de s’organiser. Avec l’alternance, c’est l’université qui gère tout ! ». Constance Danjoy rejoint cet avis : au début de ses études, elle a vite compris qu’elle ne souhaitait pas rester enfermée dans une salle de classe durant les cinq prochaines années. Pour elle, victorieuse du prix du public, « apprendre un métier concret et réduire les heures de cours, c’est le combo gagnant ! ». Et pour commenter sa récompense, elle rappelle qu'elle a toujours gardé le cirque dans un coin de sa tête, et qu'au boulot, avec ses chaussures roses de sécurité, elle a trouvé son chapiteau. Chapeau.