Archive Emploi : les inégalités hommes-femmes ont la vie dure

Marine Ilario Marine Ilario
Publié le 07-03-2019

En bref

  • Bien que les femmes soient de plus en plus diplômées et qu’il y ait de moins en moins d’écart dans l’accès à l’emploi et dans les niveaux de salaires, les inégalités persistent.
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Emploi : les inégalités hommes-femmes ont la vie dure Crédit : Pixabay

Fort de ses enquêtes sur l’insertion des jeunes diplômés, le Céreq (centre d'études et de recherches sur les qualifications) a pu mettre en avant l’évolution, sur 20 ans, des inégalités dans l’accès à l’emploi entre les jeunes diplômés. Il en ressort que la place des femmes dans le marché du travail s’est améliorée, sans pour autant réduire les inégalités.

Les jeunes femmes sont de plus en plus diplômées et leur niveau scolaire augmente. Les filles sont moins nombreuses à sortir du système scolaire sans aucun diplôme (25% en 1992 contre 10% en 2016) et elles représentent aujourd’hui 56% des bacheliers généraux. Un premier constat positif qui s’accompagne d’une plus grande égalité dans la présence fille-garçons dans l’enseignement supérieur ainsi que dans les niveaux d’études les plus élevés (master et doctorat).

Certaines filières, majoritairement masculines ou féminines, deviennent davantage mixtes. Il s’agit par exemple des formations universitaires de santé, des sciences économiques et AES, des écoles de commerce qui voient même leurs effectifs augmenter. Pour d’autres filières, la parité est encore trop peu présente. Il s’agit, par exemple, des filières industrielles ou des écoles d’ingénieurs plutôt masculines et des filières du secteur tertiaire majoritairement féminines.

Mieux diplômées, les femmes accèdent-elles pour autant à un emploi plus facilement ? D’après l’étude du Céreq, il y a une tendance qui semble aller vers plus d’égalité dans l’accès au marché du travail puisqu’en 2015, 75% des hommes de la génération 2010 sont en emploi contre 74% des femmes. Alors qu’en 1997, 84% des hommes de la génération 1992 l'étaient contre seulement 71% des femmes. Il semblerait donc qu’il y ait une convergence dans l’accès à l’emploi entre les hommes et les femmes.

Mais ce constat est-il pour autant la conséquence d’une baisse des inégalités ? Il semblerait que non. D’après le Céreq, « ce rapprochement est la conséquence directe d’un accès plus difficile des jeunes hommes à l’emploi au fil des générations, alors que celui des jeunes femmes s’améliore ». En cause, le déclin de l’emploi industriel (plutôt occupé par les hommes) au profit de celui du secteur tertiaire (encore majoritairement féminin).

Les hommes et les femmes sont en revanche égaux sur un point (peu réjouissant) : ils sont autant victimes de la précarisation de l’emploi surtout s’ils sont jeunes diplômés. « En vingt ans, les conditions d’insertion se sont détériorées pour tous. Parmi les jeunes en emploi cinq ans après leur sortie de formation, la part des emplois à durée indéterminée a chuté de 9 points pour les femmes et de 7 points pour les hommes » peut-on lire dans l’étude.

Enfin, concernant les salaires, les femmes sont toujours moins bien rémunérées à poste équivalent que les hommes mais les écarts ont tendance à se réduire (le différentiel atteint -11?% en 2015 contre -20?% en 1997). Elles accèdent également moins facilement au statut de cadre que les hommes à diplôme équivalent. Certes « les jeunes femmes titulaires d’un bac 4 et plus, accèdent davantage aux postes de cadres que par le passé (63% en 2015 contre 56% en 1997), mais encore bien moins souvent que les hommes de mêmes niveaux de diplôme (73% pour ces derniers en 2015) ».

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