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Choisir son orientation : un jeune sur deux déclare ne pas être bien accompagné
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Une étude du Cnesco* menée auprès de jeunes âgés de 18 à 25 ans et d’établissements scolaires fait un constat en demi-teinte sur l’efficacité des mesures d’accompagnement pour l’orientation en France.
Même si 85 % des élèves disent avoir participé à au moins une activité liée à l’orientation durant leur scolarité, un jeune sur deux déclare ne pas avoir été bien accompagné par son établissement. Ce sentiment est accentué pour les jeunes se disant « pas du tout bon élève », seulement 30 % d’entre eux sont « satisfaits » et très « satisfaits » contre 50 % parmi les élèves « bons » ou « très bons », qui s’estiment « bien » ou « très bien » accompagnés. Un jeune sur cinq a même le sentiment de ne pas avoir choisi son orientation.
Choisir son orientation : les goûts personnels en première ligne
44 % des élèves sondés déclarent que le stage de 3e les a aidés à tester un choix d’orientation, 48 % se sont basés sur leur goût pour un métier/un secteur, 41 % sur leur attrait pour une filière ou une voie. Plus des deux tiers des élèves estiment que « comprendre leurs propres envies » est essentiel pour décider de leur orientation. Et pour confronter ces envies, la famille reste le principal interlocuteur. Au sein de l’établissement, le professeur principal est aussi une source d’information puisque plus d’un tiers des élèves déclarent avoir eu connaissance de la filière ou de la voie vers laquelle ils se sont orientés par son intermédiaire.
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Choisir son orientation : les inégalités sociales pèsent aussi
La moitié des élèves ayant rencontré un conseiller d’orientation a trouvé cela utile, ce même alors qu’il n’y a qu’un conseiller pour 1 200 élèves... Alors, les familles qui en ont les moyens font appel à des coachs extérieurs pour aider leurs enfants à y voir plus clair dans leur avenir.
Les enfants d’ouvriers et d’employés sont moins nombreux que les enfants de cadre à suivre leur goût pour un métier (38 % contre 48 %) ou pour une filière (35 % contre 40 %). 19 % des enfants d’ouvriers/employés déclarent même ne pas avoir eu le choix de leur orientation face à 10 % seulement dans le milieu cadre. Enfin, parmi ceux qui déclarent avoir renoncé à une orientation, ils sont 71 % à invoquer le coût des études.
24 % des enfants d’employés ont renoncé à cause de la durée des études contre 15 % des enfants de cadres.
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Des mesures pour choisir son orientation
Depuis cette année, un certain nombre de mesures pour améliorer l’orientation ont été apportées par le Plan étudiant : organisation de deux semaines dédiées à l’orientation dans les lycées, 54 heures d’accompagnement individualisé…
L’enquête révèle que 90 % des établissements ont mis en place deux professeurs principaux par classe, mais 1/3 seulement a pu mettre en place les deux semaines dédiées à l’orientation, la moitié des établissements n’a mis en place qu’une seule semaine, celle précédant le conseil de classe du 2e trimestre en février… Les formats varient : rencontres avec les professionnels (56 %), avec des étudiants (54 %), évènements hors de l’établissement (52 %), aide à la recherche d’information (50 %), immersion en université (39 %).
Peu d’établissement consacrent des actions permettant aux lycéens de réfléchir à leurs envies en fonction de leurs appétences et compétences. Le Cnesco préconise d’ailleurs comme piste d’amélioration, la mise en place d’ateliers « connaissance de soi », ainsi qu’une plateforme numérique nationale pour informer sur les métiers et filières.
* Cnesco (2018). Comment l’école aide-t-elle les élèves à construire leur orientation ? Dossier de synthèse.
Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 17-12-2018
/ créée le 17-12-2018
Crédit photo : Pixabay