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Connaissez-vous les garages solidaires ?
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Les garages solidaires, on en compte plus d’une centaine en France répartie sur l’ensemble du territoire. On y répare des autos, mais on peut aussi louer ou acheter des voitures à des prix défiant toute concurrence. Une initiative en faveur des personnes avec de faibles moyens et qui, contre toute attente, s’avère aussi bénéfique pour l’environnement.
Pas de travail sans voiture, et vice-versa
Posséder une voiture coûte cher. À l’achat comme à l’entretien. S’en passer n’est pas chose aisée pour autant. L’accès à l’emploi, une formation ou une mission d’intérim, nécessite parfois d’être véhiculé. Surtout en zone rurale ou périurbaine où les transports en commun font défaut. En France, 13,3 millions de Français n’ont peu, ou pas accès, à un véhicule ou à des transports collectifs, selon le baromètre des mobilités du quotidien de la Fondation pour la nature et l’Homme et Wimoov. Parmi les demandeurs d'emploi, 28% a même déjà renoncé à un emploi faute de moyen de transport pour s’y rendre. Pour échapper au piège de « pas de travail sans voiture, pas de voiture sans travail », des alternatives existent. Les garages associatifs proposent aux personnes à faibles revenus de louer, de réparer ou de vendre des voitures à des prix très abordables. Dans un garage solidaire du Mans, membre du réseau Agil’Ess, les tarifs affichés pour une location de voiture varient de 1 à 9,50 € par jour, selon la situation du bénéficiaire. Pour un volontaire en service civique, c'est 4 €/jour. Pour bénéficier de ces tarifs avantageux, une prescription d'un conseiller France travail (ex-Pôle emploi), Cap emploi ou Mission locale est toutefois demandée. Autre exemple, dans un garage solidaire niçois du réseau Solidarauto, un bilan de votre véhicule se facture 25 euros.
Des voitures remises à la route pour éviter le gâchis
Pour fonctionner, ces structures, le plus souvent associatives, se financent grâce aux subventions publiques. À l’instar de nombreux acteurs du réemploi, ces garages embauchent majoritairement des personnes en insertion professionnelle tandis que la plupart de leurs voitures proviennent des dons de particuliers et d’entreprises. Ces derniers temps, les dons étaient plus rares, mais une loi adoptée le 27 mars dernier par l’Assemblée nationale pourrait bien changer la donne. Le texte prévoit d’autoriser les garages solidaires à récupérer des voitures à essence peu polluantes (Crit’Air 3 ou inférieur), qui allaient être détruites dans le cadre de la prime à la conversion. Ces véhicules, sauvés de la casse, seront remis en état et pourront à priori rouler deux années de plus. Certains ne manqueront pas de relever que la remise à la route de véhicules polluants n'a rien d'écologique sauf à considérer que, par ce biais, on évite un gâchis d’« environ 16 000 véhicules par an », selon les sénateurs écologistes à l’origine de la loi. Et plus de véhicules disponibles signifie surtout plus de personnes aidées : une équation qui résume à elle seule l’impact positif des garages solidaires.
Laura El Feky © CIDJ
Actu mise à jour le 10-04-2024
/ créée le 10-04-2024
Crédit photo : Tim Mossholder - Unsplash