En Seine-Saint-Denis, de plus en plus de jeunes diplômés touchent le RSA

Avec plus de 90 000 bénéficiaires du RSA, la Seine-Saint-Denis est un des départements les plus concernés par l’attribution de cette allocation, une charge financière très lourde pour la collectivité. En 2022, le département obtient à titre expérimental la recentralisation partielle du financement du RSA pendant 5 ans. Avec un reste à charge annuel figé à 520 millions d’euros pour 5 ans, le département recouvre ainsi 50 à 70 millions d'euros pour expérimenter de nouvelles politiques d’accompagnement auprès des demandeurs d’emploi et notamment des allocataires au RSA. 

Comme le précise alors Stéphane Troussel, président du département de la Seine-Saint-Denis, « cette expérimentation, c’est la possibilité pour la Seine Saint-Denis de sortir de l’asphyxie financière dans laquelle nous nous enfermions d’année en année, mais c’est surtout j’en suis convaincu, le moyen pour le département d’exercer enfin sa compétence en matière d’insertion à la hauteur des besoins du territoire et de ses habitantes et habitants ». 

Parmi les mesures mises en place, le département expérimente l’orientation des nouveaux demandeurs du RSA par des conseillers de missions locales plutôt que par un processus entièrement automatisé comme le relate Le Parisien. Une manière de mieux les connaître pour mieux les accompagner. Et surprise ! Alors que l’on s’attendait à trouver une grande proportion d’allocataires infra bac, c’est l’inverse que l’on constate.

70% de bac et bac +

Les entretiens des nouveaux allocataires au RSA sont menés par une partie des missions locales du réseau Convergence 93. Ils permettent un diagnostic plus fin des allocataires de façon à enclencher rapidement l’accompagnement par les structures les plus adaptées (Pôle emploi, service social, agences locales d’insertion). 
Depuis 2 ans, 2 465 allocataires au RSA ont été entretenus dans le cadre de cette expérimentation. « On observe de plus en plus de jeunes diplômés, ce qui correspond assez peu aux profils classiques ou du moins au portrait-robot d’un allocataire du RSA en Seine-Saint Denis » constate Manon Daubas, directrice adjointe à l’emploi au sein du département. En effet, parmi eux, 35 % avaient le bac, 12 % avaient un niveau bac + 5 (master, diplôme d’ingénieur), 10 % une licence, une maîtrise ou un master 1,7 % un Deug ou un BTS. 

Avec 2 000 à 2 500 nouveaux entrants mensuels dans le RSA, la Seine-Saint-Denis n’a pas les moyens financiers de déployer à grande échelle ce dispositif auprès de l’ensemble des néo-allocataires. L’expérimentation se poursuivra toutefois jusqu’à la fin de l’année 2023. Néanmoins, avec un budget dédié aux bénéficiaires du RSA qui a doublé « cela dégage des marges de manœuvre pour booster notre action » se réjouit Stéphane Troussel. 

Josée Lesparre © CIDJ
Actu mise à jour le 24-03-2023 / créée le 24-03-2023