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Parcoursup, réforme du bac, SNU, … Les lycéens se mobilisent
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Près de 300 lycées sont bloqués, partout en France, pour contester les réformes éducatives mises en place par le gouvernement. Face au mouvement des gilets jaunes, les lycéens veulent aussi faire entendre leurs voix
Paris, Marseille, Lille, Toulouse, Lyon, … Le mouvement semble déjà étendu partout en France. Depuis lundi 3 décembre de plus en plus de lycéens sont mobilisés. « Aujourd’hui on compte près de 300 lycées bloqués pour dire non aux politiques éducatives du gouvernement » déclare Nathan Le Potier, secrétaire général de l’UNL-SD (union nationale lycéenne, syndicale et démocratique). Parmi les mesures contestées, la sélection à l’université, la mise en place de la plateforme d’orientation postbac Parcoursup, le service national universel, le montant des bourses ou encore la prochaine réforme du bac en 2021.
Dans un communiqué, le président de la FIDL (fédération indépendante et démocratique lycéenne), Samuel Szenker explique que « les actions menées dans les établissements scolaires ont avant tout pour but de permettre aux lycéens de s’informer sur les dangers liés aux réformes du gouvernement ». Il condamne les actions violentes et prône le respect entre lycéens. « Ces actions ne doivent cependant pas mettre en danger les lycéens, ou les priver de l’accès à leur établissement. Nous appelons à la multiplication des actions (…) en se tenant à l’écart des violences qui ne feront que décrédibiliser nos revendications ».
Lycéens et gilets jaunes : même combat ?
Difficile de ne pas faire de rapprochement entre les gilets jaunes, qui manifestent depuis plusieurs semaines et la mobilisation lycéenne. Nathan Le Potier le concède, « ce mouvement redonne espoir et montre qu’il est possible de se faire entendre. La mobilisation avait été forte l’année dernière notamment contre la sélection à l’entrée de l’université. Puis le mouvement s’était un peu effrité. Mais aujourd’hui, encouragés par le mouvement des gilets jaunes, les lycéens sont de nouveaux prêts à se mobiliser ». Même sentiment pour Rabi Bakkali, président du SGL (syndicat général des lycéens). « Le mouvement des gilets jaunes est clairement l’élément déclencheur de la mobilisation lycéenne. Ça faisait plusieurs mois que nous avions du mal à rassembler autour de nos revendications et depuis quelques semaines on voit une vraie impulsion du mouvement lycéen ».
Cependant, pour la FIDL, l’amalgame entre les deux mouvements ne doit pas être fait. « Bien que la mobilisation des gilets jaunes puisse porter certaines revendications pouvant concerner les lycéens et pouvant avoir un effet entrainant pour les dynamiques de mobilisations lycéennes, la FIDL ne se revendique pas "gilet jaune" », déclare son président, Samuel Szenker.
Pour l’heure, Nathan Le Potier constate qu’il y a une convergence des mouvements, qu’il s’agisse des gilets jaunes, des lycéens, des étudiants (qui protestent contre la hausse des frais de scolarité à l’université pour les étudiants étrangers) « et peut être demain des cheminots ou des transporteurs. Pour nous il ne fait aucun doute que ce mouvement va s’intensifier dans les jours à venir ».
Au sein du SGL, on espère que le mouvement lycéen ne va pas se tarir dans les jours à venir. Pour Rabi Bakkali, « si le mouvement des gilets jaunes venait à se calmer, nous espérons que les lycéens continueront de se mobiliser. Parce que si les gilets jaunes ont été une véritable impulsion pour le mouvement lycéen, il n’en sont pas le fondement ».
Marine Ilario © CIDJ
Actu mise à jour le 04/12/2018
/ créée le 04-12-2018
Crédit photo : Clem Onojeghuo - Unsplash