Spécial IA Révisez le bac avec efficacité grâce à l’IA

Pour faire comprendre à ses élèves comment utiliser l’IA pour “s’augmenter” au lieu de tricher, la professeure de lettres compare ChatGPT, “leur outil préféré”, à un grand frère : il peut aider, mais ne doit pas remplacer le travail de l’élève, et surtout il lui arrive de se tromper. L’IA générative n’est en effet qu’un système de prédiction du langage. Cela signifie qu’en analysant d'énormes quantités de textes, l'IA est capable de comprendre et générer du langage à la manière d’un humain, adaptant ainsi ses réponses au niveau du lycéen qui l’interroge, à condition d’apprendre à communiquer avec l’assistant. D’où l’importance de “savoir prompter”. Pour obtenir les meilleurs résultats des robots conversationnels tels que ChatGPT, Mistral AI, Perplexity ou encore Claude, gardez en tête ces deux commandements : primo, se montrer précis dans vos demandes, en évitant les formules trop alambiquées pour aller droit au but. Secundo, soumettez un contexte et un rôle définis à l’outil afin de cadrer l'échange : “tu es un expert en chimie et tu aides un lycéen de terminale à comprendre la loi de Kohlrausch”. Notion qui donne chaque année du fil à retordre aux terminales en spécialité physique-chimie.

Si les explications que vous fournit votre assistant ne vous satisfont pas, il suffit de lui demander de reformuler, et ce, à l’infini. N’étant pas dotée de conscience et ayant tout son temps à vous consacrer, l’IA générative ne vous jugera jamais et pourra éclaircir les notions qui vous posent un problème jusqu’à l’épiphanie. Une véritable aide personnalisée, accessible à tous, puisque souvent gratuite, contrairement à un prof particulier. “Il est également possible de partager tout un cours avec certains outils”, renchérit Jean-François Cerisier. “L’application Poe peut, par exemple, vous fournir une synthèse et répondre à vos questions sur un chapitre ou une matière au programme du bac”. Précisez alors au robot qu’il ne doit puiser ses informations que dans le document que vous lui avez soumis pour répondre à vos interrogations. “Attention, en revanche, à la tentation de faire rédiger ses fiches de révisions par l’IA”, prévient le spécialiste, pour qui la pratique s'avérerait contre-productive : “la rédaction et la reformulation par l’élève facilitent à elles seules la rétention de l’information.” Pour réellement vous aider, demandez à l’IA, à partir de ses propres données, ou celles que vous lui aurez fournies (chapitres, prises de notes durant le cours), de vous poser des questions, afin de tester vos connaissances. Des outils tels que Quiz Wizard savent générer des QCM à partir du programme de droit pour les filières STMG par exemple. “Ce que je conseille à mes élèves, après la lecture d’un livre, c’est de se faire interroger par l’IA pour préparer son argumentation, avant un contrôle de lecture” précise Claire Doz, professeure de Lettres au lycée Paul-Valéry, dit “campus de l’intelligence artificielle”, où elle prépare ses lycéens au bac, en intégrant un soutien par des outils d’intelligence artificielle. La création de cartes mémo, dites “flashcards” par des interfaces gratuites telles que Anki facilite la mémorisation de dates ou de noms.

Sur le même schéma, “les élèves peuvent désormais simuler un entretien du grand oral” afin de gagner confiance en ses capacités oratoires. Si l’enseignante a créé un chatbot dédié aux répétitions de ses élèves, ces fonctionnalités existent sur beaucoup d’interfaces accessibles à tous, de ChatGPT à Perplexity. On peut ainsi dialoguer, à l’oral, avec le robot, qui nous interroge et nous entraîne à “oser” prendre la parole. Pour Jean-François Cerisier, “cette méthode est aussi une bonne façon de progresser en langues vivantes, matière où le temps d'interaction à l'oral en classe pêche souvent”. Ce point faible tricolore, l’application payante AImigo en a même fait sa spécialité. Présenté par son créateur Benjamin Levy comme un “coach virtuel qui converse avec vous au quotidien”, cet outil supplémentaire tend à nous faire progresser, mais “à condition d’être assidu”, précise le PDG. Si le support change, les techniques de mémorisation restent toujours les mêmes. Mauvaise nouvelle, réviser et s'entraîner tout au long de l’année reste essentiel pour briller lors de l’examen du bac. Mais sur ce plan aussi, l’IA devient votre alliée ! Des applications gratuites comme Notion ou Google Calendar peuvent ainsi générer un programme de révisions détaillé et sur-mesure, en s’adaptant à vos contraintes (emploi du temps et pauses incluses). “L’IA ouvre alors un champ des possibles pour s’autoformer, s’auto-entraîner et s’autoaméliorer !”, affirme Benjamin Levy. En vous saisissant de l’IA comme d’un outil au service de votre intelligence, tout en conservant votre curiosité, votre persévérance et votre esprit critique, vous mettez toutes les chances de votre côté pour être prêt le jour J, face à votre copie.