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Réforme des lycées professionnels : vers une rémunération des stages
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Emmanuel Macron a détaillé ces derniers jours les douze mesures très attendues de la réforme des lycées professionnels en France. De la gratification des stages à une meilleure insertion professionnelle, voici ce qui va changer à la rentrée 2023.
C’est par un premier message publié mercredi 3 mai au soir sur les réseaux sociaux du président que les premières mesures ont été annoncées. Un “teasing” qui venait annoncer la couleur de la réforme tant attendue de la voie professionnelle, et répondre aux trois grandes problématiques soulevées par le chef de l’Etat le lendemain, le 4 mai en Charente-Maritime : "la lutte contre le décrochage scolaire, l'amélioration de l'insertion professionnelle et la reconnaissance du travail et de l'engagement du corps enseignant".
Tout travail mérite salaire
Pour les lycées professionnels, il est notamment question d’argent : Emmanuel Macron a expliqué investir un milliard d’euros par an pour la réforme. Annonce phare de ce projet : la future rémunération des stages des étudiants de filières techniques. Ainsi, les élèves toucheront 50 euros par semaine en classe de seconde (ou de première année de CAP), 75 euros en première (ou deuxième année de CAP) et 100 euros en terminale. Au total, un jeune pourra toucher jusqu'à 2100 euros sur l'ensemble de ses trois années de scolarité. Cette gratification sera mise en place dès la rentrée, et sera entièrement prise en charge par le gouvernement.
Une orientation choisie et non subie
Plus largement, cette réforme s’inscrit dans le besoin de redorer l’image de l’enseignement professionnel, qui accueille un lycéen sur trois en France. L’objectif ? Que les filières techniques ne soient plus vues comme des orientations subies, mais bien choisies. Pour cela, l’exécutif mise sur une série de mesures d'accompagnement des élèves dans leurs orientations futures. Dès septembre, les collégiens auront, à partir de la classe de 5e, du temps consacré à la découverte des métiers. Ces ateliers seront encadrés par des enseignants issus de lycées professionnels.
Pour renforcer les acquis et corriger les fragilités présentes, les heures de mathématiques et de français se feront en groupes à effectifs réduits en classe de seconde. Les enseignements dispensés en première et terminale se verront aussi renforcer. Dans la même optique, des options vont être créées : cours de langue, codage, entrepreneuriat… Ces nouveaux modules seront accessibles dès 2023 dans les lycées volontaires et à partir de 2024 dans le reste des établissements.
Mettre fin au décrochage
Les mesures viennent aussi lutter contre le décrochage scolaire, qui est dix fois plus fréquent en lycée professionnel que dans le général : un lycéen professionnel sur quatre ne va pas au bout de son parcours et se retrouve souvent sans solution. Trois dispositifs, respectivement intitulés "Tous droits ouverts", "Ambition emploi", et "Parcours de consolidation" seront mis en place dès septembre, sur volontariat des lycées pour certains.
Le premier permettra au lycéen d’accéder à "des structures d’accompagnement, d’insertion et de formation qui se trouvent à proximité de son lieu de vie, tout en conservant pendant quelques mois son statut d’élève et la possibilité de retour dans son lycée". A la suite de cela, il pourra réintégrer son établissement scolaire ou d'intégrer durablement l'une des structures qui l'a accueilli.
Le second a pour ambition d'offrir un "filet de sécurité" aux jeunes sans solution. Pendant quatre mois, le lycée pourra conserver son statut tout en bénéficiant d'autres dispositifs (stages, immersions en terminale, aide à la recherche d’emploi, rencontres avec des recruteurs...).
Enfin, le dernier dispositif apporte un soutien aux bacheliers qui souhaiteraient poursuivre leurs études. Les jeunes en grande difficulté se verront alors proposer un Parcours de consolidation, pour augmenter leurs chances d’obtenir un BTS en deux ou trois ans.
Et après le lycée pro ?
“Le but, c’est que chacun puisse trouver un bon métier, un métier avec un bon salaire, et qui a du sens”, argumente le président. Aujourd’hui, moins de 40% des diplômés parviennent à trouver un emploi dans les six mois qui suivent l'obtention du diplôme. Pour y remédier, la carte des formations est amenée à être revisitée. Cette décision vise à prôner davantage de transparence sur le contenu des filières et de leurs débouchés, auprès des élèves et de leurs familles.
Le lien avec le monde de l'entreprise va aussi être renforcé : dès la rentrée, chaque lycée se verra doter d'un "bureau des entreprises". Les 2100 antennes seront mises en place pour aider les jeunes à prendre contact avec les professionnels et trouver des stages et des alternances.
Objectif de la réforme ? Zéro décrochage et 100% d'insertion professionnelle. Après les grands discours, place aux actes...
Perrine Basset © CIDJ
Actu mise à jour le 25-05-2023
/ créée le 25-05-2023
Crédit photo : Emmanuel Ikwuegbu - Unsplash