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Santé mentale : des réseaux sociaux qui rendent malade

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Les 18-24 ans sont deux fois plus touchés par les violences en ligne que le reste de la population.

Pour la journée mondiale de la santé mentale 2024, Dailymotion a publié la deuxième édition de son baromètre. Sans surprise, on apprend que le temps passé sur Internet augmente, ce qui n'est pas sans conséquences néfastes pour les 18-24 ans. Un jeune sur deux affirme que les réseaux sociaux détériorent sa santé mentale.

La moitié des jeunes confrontés à la violence en ligne

La journée mondiale de la santé mentale, en 2023 comme en 2024, se sont tenues le 10 octobre. L'occasion pour la plateforme Dailymotion de révéler les résultats de son baromètre annuel portant sur la santé mentale des internautes comme des créateurs de contenus. Et pour cette seconde année, les conclusions se révèlent assez déprimantes. Primo, un tiers des 18-24 ans ne se sent pas bien mentalement, les réseaux sociaux sont pointés du doigt par un jeune sur deux (46%). Les violences en ligne seraient, selon les sondés, une des causes principales à ce mal-être (pour 65 % des jeunes, contre 37 % pour le reste du panel interrogé). Ils relèvent, comme cause de leurs maux, le grand nombre de messages privés et/ou de commentaires haineux reçus, le harcèlement, les photomontages et autres vidéos montages diffusés sur les médias sociaux. La plupart du temps, les victimes se trouvent sous le feu de critiques liées à leur orientation sexuelle, à leur apparence physique, à leur genre ou à leur origine ethnique. Résultat, 42 % des jeunes affirment ressentir de la fatigue, 36 % souffriraient d’anxiété et de troubles du sommeil. Un tiers (29 %) se sent souvent triste. Ce sondage fait écho à une autre enquête, menée en septembre 2024 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui révélait que les filles présentent davantage de signes d’addiction aux réseaux sociaux et en ressortent logiquement plus impactées : elles rapportent « des niveaux plus élevés d’utilisation problématique des médias sociaux que les garçons (13 contre 9 %). »

Les créateurs de contenus en première ligne

Parmi ces jeunes, ceux qui ont choisi de lier leur travail aux réseaux sociaux se retrouvent encore plus touchés que les autres.  Ainsi, 58 % des jeunes créateurs de contenus déplorent l'impact néfaste des plateformes sociales sur leur santé mentale. Ils avouent notamment « enjoliver leur vie sur les réseaux sociaux » (37 %), quand d’autres prennent la décision d’arrêter de poster des vidéos pour « se préserver » (21 %). Il faut dire que les trois quarts (71 %) des créateurs de contenus se déclarent concernés par le harcèlement en ligne. Encore une fois, ce sont les créatrices qui se trouvent en première ligne, avec 37% des sondées qui assurent être victime de cyberharcèlement en raison de leur physique. Si ce jeune public se montre plus informé que ses aînés sur les dangers des plateformes, ça ne le dissuade pas de les fréquenter, quitte à éprouver pourtant le sentiment d'y perdre son temps (39 %), et de se sentir mal face aux manifestations de haine et de harcèlement (23 %). En réalité, les 18-24 ans s'en remettent aux éditeurs pour trouver des solutions. Ils aimeraient, par exemple, y voir des contenus « positifs et instructifs » (36 %), ou à défaut que les réseaux sociaux ajoutent des fonctions pour limiter quotidiennement leur propre accès (24 %). À ce jour, seuls les moins de 15 ans sont concernés par des restrictions et l'interdiction théorique d'ouvrir un compte sur les réseaux sociaux, et ce, depuis la loi du 7 juillet 2023 sur la majorité numérique. De là à en conclure que la (bonne) santé mentale passerait par plus d'interdits, il n'y a qu'un pas. 

Perrine Basset Fériot © CIDJ
Actu mise à jour le 15-10-2024 / créée le 15-10-2024

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