Stages, ateliers de découverte… Des mesures pour valoriser les métiers d’art auprès des jeunes

Incontestablement reconnu au niveau international, le savoir-faire français en matière d’artisanat d’art reste paradoxalement mal connu des jeunes. La filière demeure fragilisée suite à trois années de crise sanitaire, durant lesquelles elle ne comptait pas parmi les « activités essentielles ». Nombre de professionnels traversent alors des difficultés aux conséquences encore visibles. L’écueil ? Que certains savoir-faire finissent par disparaître, faute de transmission. Le 30 mai dernier, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, et la ministre en charge de l’Artisanat Olivia Grégoire, ont annoncé des mesures pour structurer le secteur.

Métiers d’art : de quoi parle-t-on ?

Quel est le point commun entre le charpentier qui intervient sur le chantier de la cathédrale Notre-Dame à Paris et le plumassier qui transforme des plumes d’oiseaux pour agrémenter chapeaux, costumes de spectacle ou vêtements de haute-couture ? Ils exercent tous deux des métiers d’art. Au même titre que le verrier, l’ébéniste (fabrication de mobilier en bois), le bijoutier-joaillier, le maroquinier (réalisation d'objets en cuir), le céramiste (création d'objets en terre cuite, faïence, grès ou porcelaine) et tant d'autres… Il existe 281 métiers d’art répartis au sein de 16 domaines d’activité !

Il s’agit de savoir-faire traditionnels et surtout manuels qui se transmettent de maîtres à apprentis. Ces métiers exigent patience, passion et créativité afin d’acquérir dextérité et expertise. À noter qu’en très grande majorité, les artisans exercent en tant qu’indépendants dans un univers très concurrentiel. Il faut pouvoir se démarquer. Et faire montre d’un sens commercial aiguisé pour décrocher des commandes. Le secteur génère tout de même un chiffre d’affaires de 19 milliards d’euros en 2019.

Mais selon un rapport parlementaire publié en février 2022 « certains savoir-faire ne sont plus enseignés et leur transmission repose sur la bonne volonté des quelques dépositaires encore vivants de ces " gestes " ». Faire connaître ces métiers auprès des jeunes apparaît alors indispensable.

Attirer les jeunes générations pour perpétuer ces savoir-faire

Dans cette optique, Rima Adbul Malak ne manque pas de souligner que ces métiers manuels produisent des « objets uniques et durables où rien n’est gaspillé. » En opposition à la production de masse. Un argument qui pourrait séduire la jeune génération ? En tout cas, le plan mise d'abord sur la découverte des métiers d’art. Il prévoit notamment l’ouverture de 1 000 places de stage de 3e auprès d’artisans d’art « dès fin 2023 ». Les offres seront publiées sur la plateforme Mon stage de troisième.

D’autres opérations doivent voir le jour. En lien avec le tissu associatif local, l’Institut national des métiers d’art sera chargé de généraliser des ateliers pratiques pour 35 000 collégiens à travers le territoire. Par ailleurs, les jeunes pourront s’initier à l’artisanat d’art en profitant des 730 activités dédiées via le Pass culture. Le Mobilier national, institut qui crée et restaure les meubles des bâtiments officiels en France, ouvrira courant juin Le Petit Mob’. Celui-ci accueillera de nouveaux ateliers de sensibilisation à destination du public scolaire. Actuellement, 15 000 élèves sont formés aux métiers d’art en lycée professionnel et près de 1 000 établissements proposent des formations tous niveaux de diplômes confondus.

 

Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 06-06-2023 / créée le 06-06-2023