Charpentier, reconnu handicapé suite à un accident du travail, Ameur Gacem est en reconversion dans le commercial
- Handicap
Victime d'un accident du travail à 28 ans, Ameur Gacem a dû mettre un terme à sa carrière de charpentier. Il a décidé de se réorienter vers le tertiaire.
Il termine actuellement une formation de BTS des métiers de l'assurance dans une agence MAAF à Toulouse et espère être titularisé. Il nous raconte son parcours.
Charpentier de métier, j’ai été déclaré inapte suite à un accident du travail lorsque j’avais 28 ans. J’ai décidé de m’engager dans un processus de reconversion. J’avais déjà une formation et une expérience professionnelle dans le secteur commercial. J’ai donc décidé de me réorienter vers cette branche.
Assistant commercial en alternance
Avec ma conseillère du Cap emploi (Réseau d'organismes de placement au service des personnes handicapées et des employeurs, ndlr), j’ai étudié les formations qui pouvaient me correspondre. Par le biais de Pôle emploi, j’ai effectué une évaluation en milieu de travail au Crédit agricole d’Aquitaine qui s’est révélée positive. J’ai alors été admis en formation d’assistant commercial de niveau bac + 1, en alternance au Crédit agricole et au Centre de formation d'apprentis (CFA) d’Ustaritz (64).
Pour des raisons personnelles, j’ai dû me rapprocher de la région toulousaine. Comme le Crédit agricole est organisé en caisses régionales indépendantes, je n’ai pas pu continuer à y travailler.
Après plusieurs emplois en intérim, j’ai décidé de me tourner vers le secteur des assurances. J’ai postulé sur le salon de recrutement en ligne et j’ai été admis à la MAAF. Je prépare en alternance le BTS métiers de l’assurance ; je suis conseiller en clientèle junior dans une agence à Toulouse. Ma mission : accueillir et conseiller les clients, comprendre leurs besoins et leur proposer des produits adaptés.
C’est important d’être entendu
Du fait de mon handicap, je ne peux pas me mettre dans certaines positions et j’ai une faiblesse au bras gauche. J’en ai tout de suite parlé à mes collègues qui l’ont très bien accepté et font tout pour me faciliter la tâche. Mon intégration s’est bien passée.
Lors de mon précédent emploi, le lien entre mon tuteur et la personne référente de la mission handicap ne s’est pas fait. Lorsque j’évoquais certains manques ou problèmes, j’avais l’impression de gêner. Dans ce type de situation, on n’a pas envie de relancer 4 ou 5 fois. Comme mon poste n’était pas adapté, j’ai commencé à ressentir des douleurs physiques.
Ici, mon poste a été aménagé : un siège et une souris ergonomique ont été mis à ma disposition. Ce n’est pas grand-chose mais cela me permet de travailler dans des conditions optimales.
Si j’ai des besoins, je m’adresse à la mission handicap. C’est important d’être entendu.
Je suis heureux du chemin parcouru
Ce n’est pas facile d’envisager une reconversion après un accident. Mais il existe des dispositifs pour aider les personnes dans cette situation. Il ne faut pas hésiter à se faire reconnaître travailleur handicapé car cela donne droit à des aides financières, à des formations spécifiques et à des services d’accompagnement. Ma conseillère du Cap emploi, par exemple, m’a beaucoup aidé dans mon projet de reconversion.
Il s’est passé beaucoup de temps entre mon accident et ma formation d’assistant commercial. Cette période m’a paru très longue. J’avais envie de rebondir mais j’étais un peu découragé.
Lorsque j’ai commencé ma formation, j’ai pensé que ce serait difficile de me retrouver sur les bancs de l’école mais cette expérience s’est en fait très bien passée.
Aujourd’hui, je suis heureux du chemin parcouru.
Utiliser tous les moyens à disposition
Au terme de ma formation en alternance à la MAAF, j’espère obtenir mon BTS et être titularisé. Au vu de mes résultats, mon tuteur m’a dit que je recevrais probablement un avis favorable. Depuis mon accident, j’ai dû réduire mon train de vie. Or, je suis père de famille. Obtenir un diplôme de niveau bac + 2 me permettra aussi d’être mieux rémunéré.
Les personnes en situation de handicap se posent parfois en victimes. C’est vrai que ce n’est pas facile d’accepter un handicap. Mais il faut aller de l’avant, ne pas se décourager et utiliser tous les moyens mis à disposition pour rebondir.
Isabelle Fagotat © CIDJ
Article mis à jour le 21/05/2018
/ créé le 07-07-2016
Crédit photo : Pixabay