Lycée agricole : des débouchés variés et des formations de la 4e à bac + 3
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Vous pensez que l’enseignement agricole ne forme que des agriculteurs ? Faux ! Le lycée agricole propose des formations de la 4e à bac + 2, voire à bac + 3. Il permet ensuite de poursuivre ses études en IUT, à l’université ou dans des écoles spécialisées pour accéder à des postes d’ingénieur ou de cadre.
Le secteur agricole offre une palette de plus de 90 métiers différents. De la culture à l'élevage en passant par l'agro-équipement, des métiers liés à l'eau, à l'environnement ou aux services à la personne... Les débouchés ne manquent pas !
Aimer la nature, la condition pour y entrer
"Si vous pensez que les lycées agricoles n’accueillent que des fils d’agriculteurs, vous faites erreur", prévient Sébastien Mingot, proviseur au lycée agricole de Sully. Dans ce lycée des Yvelines (78), seuls 5 % des élèves ont des parents qui travaillent dans ce milieu. "Nous sommes ouverts à tous. Pour être admis, il faut prouver sa motivation, montrer que l'on s'intéresse au milieu agricole et surtout aimer la nature."
Les filles, osez l’agriculture !
Les jeunes filles ont été longtemps absentes des formations agricoles. Au lycée de Sully, elles sont maintenant plus nombreuses que les garçons, puisqu’elles représentent 54 % des effectifs. On les retrouve surtout dans la filière professionnelle spécialisée en production animale. La filière production végétale (PV) est un peu boudée des filles. Pauline, en 1re pro PV est la seule fille dans une classe de 8 garçons. Mais elle souhaite rassurer les jeunes filles qui voudraient suivre la même voie qu’elle. "Les métiers de l’agriculture ne sont pas toujours faciles, mais ce sont des métiers passion. Si vous aimez les animaux, la flore, l’environnement… Foncez !", conseille cette lycéenne qui se voit bien travailler d’ici quelques années dans une exploitation céréalière pluri-élevage.
Lycée agricole : une formation à partir de la 4e
Les lycées agricoles accueillent des élèves de la 4e au BTS (bac + 2), voire, dans certains établissements, à la licence pro (bac + 3).
En 4e et en 3e agricole, les élèves suivent des cours pratiques (étude de cas, projets à réaliser…), en plus des cours généraux (maths, français, histoire-géo).
"Cette voie est destinée aux élèves attirés par l’enseignement pro ou qui rencontrent des difficultés dans le général", explique le proviseur. "En fin de 3e, un élève sur deux poursuit en formation agricole, les autres s’orientent vers un CAP ou un bac pro d’un autre domaine."
Voie pro, générale ou technologique : à vous de choisir !
En fonction de votre projet professionnel et de votre dossier scolaire, plusieurs voix sont possibles en lycée agricole. Vous pouvez suivre la filière générale en préparant, après une seconde générale, le bac S spécialité écologie-agronomie et territoires, uniquement dispensé en lycée agricole public. La filière technologique vous prépare au bac Stav (sciences et technologiques de l’agronomie du vivant). Enfin, d’autres préfèrent intégrer la voie professionnelle et s’orienter dès la fin de 3e vers un bac pro. La voie pro couvre beaucoup de domaines dans le secteur de l’élevage et du soin aux animaux, de la production, de l’agro-équipement…
Aide à la personne et services en milieu rural
Si vous souhaitez travailler dans une zone rurale dans les services à la personne ou dans l'accueil-vente d'un petit commerce de proximité, vous pouvez préparer le CAP agricole services aux personnes et vente en espace rural. Renseignez-vous auprès des lycées agricoles proches de chez vous.
Poursuivre ses études : de bac + 2 à bac + 8
"Même s’ils peuvent trouver du travail le bac en poche, j’encourage mes élèves à poursuivre leurs études après le lycée", ajoute M. Mingot. Même les titulaires de bac pro, filière destinée à s’insérer rapidement sur le marché du travail, poursuivent dès que possible leurs études avec un BTSA (brevet technicien supérieur agricole, niveau bac + 2).
Mais attention ! "Un bon dossier scolaire est nécessaire pour y accéder et une fois admis, il faut mettre les bouchées doubles. La marche est haute entre le niveau des cours en bac pro et en BTSA". Idem pour les titulaires du bac Stav, qui s’orientent le plus souvent vers des BTSA, BTS, IUT ou licences pro. Les meilleurs pourront tenter une prépa pour préparer le concours de vétérinaire ou d’écoles d’ingénieurs.
Après un BTSA, les élèves peuvent entrer sur concours dans une école nationale d’ingénieurs, une école nationale vétérinaire ou une école du paysage et de l’horticulture. Il est toutefois conseillé de faire une classe prépa post-BTSA.
Les titulaires du bac S peuvent s'orienter vers des études courtes (BTSA ou DUT), longues à l’université (licence, master ou doctorat) ou vers des classes prépa pour accéder aux grandes écoles agricoles, horticoles ou d'ingénieurs.
Dans un champ ou un bureau : des débouchés variés
"Les débouchés après une formation agricole sont variés. Dans notre établissement, sur 100 élèves, seulement 10 deviennent agriculteurs. C’est erroné de penser que le lycée agricole forme uniquement au métier d’agriculteur !", insiste le chef d'établissement. "La majorité des formations de l’enseignement agricole mènent à de nombreux métiers liés à l’eau et à l’environnement, à l’agro-équipement, au conseil agricole, aux services à la personne…". Il peut s’agir de métiers en extérieur ou en intérieur dans un organisme de conseil, un centre de recherche ou une entreprise de travaux agricoles. "Tout le monde peut trouver sa place dans l’agriculture en fonction de ses compétences, de ses qualités et de ses envies", conclut-il.
MFR, CFA, Legta ou lycée privé : comment s'y retrouver ?
De nombreux établissements proposent des formations agricoles. L'enseignement public comprend les lycées professionnels agricoles, les lycées d'enseignement général et technologique agricole (Legta), les centres de formation des apprentis (CFA) et les CFPPA. Les établissements privés (lycées, MFR...), plus nombreux, dispensent les mêmes formations que le public. Si vous souhaitez passer un bac S, seuls les Legta y préparent.
La rédaction © CIDJ
Article mis à jour le 23-06-2015
/ créé le 22-06-2015
Crédit photo : LEF