Réforme En 2024 : 6 ans d’études pour devenir sage-femme
En bref
- Introduite par la loi Chapelier en janvier 2023, la réforme des études de sage-femme entre en vigueur à la rentrée 2024-2025.
- La formation pour devenir maïeuticien compte six années d'études et évolue avec une approche par compétences mettant plus en lien les connaissances théoriques et leur application pratique.
- Adossé au système universitaire, la formation est reconnue comme une filière médicale.
Six ans d’études en trois cycles
Le Parlement a entériné à l’unanimité, le 16 janvier 2023, la loi « visant à faire évoluer la formation de sage-femme ». Cette réforme s'appuie pour l'essentiel sur le rapport réalisé par l'Association nationale des étudiants sages-femmes (ANESF) qui, depuis plusieurs années, réclamait une révision profonde de la formation pour renforcer son attractivité. Elle entérine une évolution profonde de la durée et du contenu de la formation dont l'arrêté du 3 juillet 2024 précise les contours. À compter de 2024-2025, les études de sage-femme compteront 6 années d'études (contre 5 aujourd'hui) réorganisées autour de 3 cycles :
• un 1ᵉʳ cycle de 3 ans intégrant une 1ʳᵉ année de Pass ou de L.AS et 2 années de maïeutique,
• un 2ᵉ cycle de 2 ans (4ᵉ et 5ᵉ année d’études),
• un 3ᵉ cycle d’un an pour obtenir le titre de docteur en maïeutique.
Cette réforme concerne les étudiants qui entreront en maïeutique à la rentrée 2024 après une 1ʳᵉ année de Pass (Parcours accès santé spécifique) ou L.AS (Licence avec option accès santé). Les étudiants actuellement en cours de formation ne sont donc pas concernés par cet allongement. Parallèlement à cette réorganisation du cursus, la loi prévoit la refonte des programmes qui seront adaptés pour mieux répondre aux besoins de la profession et aux situations rencontrées sur le terrain. Ils devraient comporter, à terme, davantage de stages. Un statut de sage-femme maître de stage universitaire sera également instauré afin d'encadrer les étudiants sages-femmes en 2ᵉ et 3ᵉ cycle. À l'origine du texte, l'ex-députée Annie Chapelier, s'est réjouie de ces avancées : « J'ai conscience que cette proposition de loi ne répond pas à tous les enjeux […]. Mais ce texte constitue une première pierre utile, incontournable et immédiatement applicable ».
Le statut de profession médicale
Autre nouveauté notable de cette réforme : la reconnaissance du métier de sage-femme comme profession médicale (et non plus paramédicale) au sein de la nomenclature des activités françaises, au même titre que les médecins et les chirurgiens-dentistes. La loi précise également que les écoles de sages-femmes seront intégrées aux universités (et non plus rattachées aux régions) comme toutes les professions médicales. Les étudiants pourront ainsi disposer de nouveaux droits et les doctorants rejoindre le statut hospitalo-universitaire qui permet d’exercer tout en enseignant et en menant des recherches. Le gouvernement espère que ces changements attireront de nouvelles vocations (20 % des places en 2de année d'études de sage-femme sont restées vacantes à la rentrée 2022 et 10% en 2023) y compris masculines. Si les parlementaires, l’ANESF et l'ensemble de la profession se sont félicités pour ces avancées indéniables, il en reste encore une à réaliser. La revalorisation salariale, demandée tant par les étudiants que les personnels en poste, serait en effet un pas de plus effectué vers la reconnaissance.