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Actualité Télétravail : on peut toujours faire mieux

Amaury Mestre de Laroque Amaury Mestre de Laroque
Publié le 14-03-2024

En bref

  • Acquis social d’envergure pour la plupart des salariés, le télétravail a aussi ses côtés sombres. Il induit notamment une augmentation de la charge de travail. Et les managers reconnaissent des difficultés dans la gestion du quotidien.
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Télétravail : on peut toujours faire mieux Crédit : Beorm - iStock

Le télétravailleur est avant tout une télétravailleuse 

Et c’est l’Observatoire du télétravail créé par l’Union générale des ingénieurs-cadres et techniciens (Ugict) de la CGT qui le relève grâce à une enquête parue fin 2023. Après analyse des réponses au questionnaire, l’Observatoire du télétravail dresse le portrait-robot du télétravailleur en 2023. Il s’agit « d’une femme entre 30 et 39 ans, qui travaille dans le privé, comme cadre ou ingénieure dans le secteur de l’informatique et des télécommunications ou de l’industrie, en présentiel en moyenne trois jours par semaine », découvre-t-on dans l’étude. Cela s’explique, car 77 % des répondants sont des cadres ou ingénieurs contre 15 % issus de professions intermédiaires. Par ailleurs, les personnes interrogées semblent majoritairement satisfaites même si leurs conditions de travail se révèlent plus complexes. Et HelloWorkplace de venir compléter cet état des lieux en indiquant que 33 % des salariés français télétravaillent. Sans surprise, plus l’entreprise est grande, plus elle compte de télétravailleurs. Deux tiers des entreprises imposent des jours de présence. Et très peu de salariés (4 %) profitent du télétravail à plein temps. Reste à connaître ce qu’ils pensent de cette organisation hybride du travail ? Ils paraissent plutôt satisfaits, révèle l’Observatoire du télétravail.

Une chose est sûre, le télétravail a la cote. Ainsi, 92 % des télétravailleurs vivent plutôt bien (33 %) et même très bien (61 %) leur situation en télétravail. Cette adhésion trouve sa source dans les bénéfices qu’apporte cette modalité. Au premier rang desquels figure l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle suivi d’une meilleure concentration au travail. « Si les salarié·es plébiscitent le télétravail, c’est parce qu’il leur permet de reprendre la main sur l’organisation de leur travail », analyse l’Observatoire du télétravail. Les salariés se disent plus productifs, mais également plus autonomes. La moitié d’entre eux gagne entre 1 h et plus de 1h30 de temps de trajet et fait majoritairement moins de pauses durant la journée. Un gain que 50 % des télétravailleurs consacrent à leur famille et au repos. Étonnamment pourtant, 34 % allouent ce temps à des tâches professionnelles ! Un paradoxe sur lequel les entreprises devraient se pencher, selon l’enquête. Car les frontières entre vie perso et vie pro ont tendance à se brouiller en télétravail. 40 % des répondants signalent que « leur employeur n’a pas défini de plage horaire sur laquelle ils se doivent d’être joignables, 13 % ne savent pas si une telle plage horaire existe. » Or le droit à la déconnexion figure dans le Code du travail, rappelle les auteurs.

Il ne s’agit pas de la seule entorse aux règles. Au moins 55 % des télétravailleurs affirment qu’aucun dispositif d’évaluation du temps et de la charge de travail n’existe au sein de leur entreprise. Plus d’un tiers des salariés considèrent travailler davantage qu’en présentiel. Et particulièrement les salariés exerçant en forfait jours parmi lesquels seuls 26 % déclarent vivre « très bien » le télétravail. Plus alarmant, un tiers des répondants privilégie le télétravail à l’arrêt maladie « par crainte d’une perte de salaire ou parce que leur charge de travail est trop importante. » Enfin, le télétravail permettrait aux entreprises de réduire leurs coûts de fonctionnement. Au détriment de plus d’un tiers des salariés qui se retrouvent à payer de leur poche un siège ergonomique ou un écran. 42 % des télétravailleurs rapportent même qu’ils ne bénéficient d’aucune participation de leur employeur aux frais induits par le télétravail (en dehors des frais de restauration).

Près de 60 % des managers font part de difficultés pour remplir au mieux leur fonction lorsque leurs collaborateurs télétravaillent. Rendant complexe la détection de situations de mal-être au travail, alerte l’observatoire. 47 % soulignent la difficulté à garder une cohérence de groupe entre les salariés en télétravail et sur site. Si de nombreuses entreprises tiennent au travail hybride, certaines, comme Groupama Immobilier, ont récemment sonné le glas du travail à distance en rappelant leurs salariés en présentiel. Nul doute que le débat alimentera les futures négociations entre instances représentatives des salariés et dirigeants.

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