Sans surprise Parcoursup : les aspirations professionnelles des jeunes ne changent pas
En bref
- Une étude, menée auprès de 800 jeunes par la plateforme Olecio, a interrogé les 18-30 ans sur leurs professions préférées.
- Si les terminales ont jusqu’au 13 mars 2025 pour formuler leurs vœux sur Parcoursup, ce baromètre révèle une méconnaissance des 500 métiers types référencés par France Travail.
- Les résultats mettent aussi en lumière une représentation très genrée des professions.
Des choix très traditionnels
Rien de nouveau sous le soleil. Dans le top 5 des professions qui ont la faveur des jeunes, Olecio, plateforme spécialisée dans l’orientation et la formation, relève le professeur, le médecin, l’infirmier, l’avocat et le comptable. Des métiers tout à fait « classiques », loin des problématiques actuelles soulevées par l’émergence de l’IA ou de la nécessaire transition écologique, comme le souligne le baromètre. Sur les 500 métiers types recensés par France Travail (ex-Pôle Emploi), 25 d’entre eux concentrent 55 % des aspirations des jeunes. Ces réponses montrent néanmoins une diversité des intérêts, avec la présence de métiers venant du secteur de l’éducation, de la justice et de la santé. Ce dernier secteur est autant plébiscité par les garçons que par les filles, et caracole en tête avec cinq métiers placés dans le top 25 (20 % des choix des jeunes). Des résultats qui se reflètent dans les choix d’orientation sur Parcoursup, le cursus le plus demandé en 2024 étant le Parcours d’accès spécifique santé (PASS), avec 780 000 vœux.
Une réalité paradoxale du marché de l’emploi
S’ils restent classiques, les métiers préférés des jeunes se trouvent surtout être pourvoyeurs d’emplois. L’enquête « Métiers 2030 », réalisée conjointement par France Stratégie et la Dares, montre ainsi qu’entre 2019 et 2030, 410 000 postes de médecins, infirmiers, professions paramédicales, aides à domicile et aides-soignants seraient créés. Toujours au palmarès des métiers qui suscitent l’intérêt des jeunes, on retrouve en bonnes places les postes d’enseignants et de vendeurs, où de nombreux départs, pour cause de fin de carrière, sont attendus (environ 90 % des nouveaux postes sont liés au remplacement des seniors). Cependant, le baromètre de l’Olecio souligne que ces métiers sont déjà confrontés à des tensions. Interrogé par France Info, Sébastien Levy-Prudent, cofondateur d'Olecio, explique ainsi qu’il « n'y a pas une désaffection a priori sur ces métiers », mais que les jeunes quittent ces secteurs plus tard « à cause de la réalité des conditions de travail, de la rémunération ».
Des aspirations encore genrées
Les petits garçons rêvent de devenir policiers tandis que les petites filles s’imaginent en hôtesse de l’air... Les clichés auraient-ils la peau dure ? La majorité passée, les aspirations des jeunes n’ont pas changé. Le baromètre souligne ainsi que « les jeunes hommes se tournent davantage vers les secteurs de la sécurité défense, de l’informatique ou des sciences, tandis que les jeunes femmes privilégient des carrières dans la santé, l'accompagnement social ou les services ». Un quart des femmes s’intéresse au secteur de la santé, avec en priorité absolue, l’exercice du métier d’infirmière. Suivent les secteurs de l’éducation, ainsi que celui du social, de la solidarité, du handicap et de la petite enfance. Chez les hommes, le premier secteur cité demeure l’administration publique, suivie de la banque et assurance, ainsi que les sports et loisirs. Le baromètre explique cette différence par l’importance accordée à la rémunération, classée en deuxième position chez les hommes, alors qu’elle n’arrive qu’en cinquième position pour les femmes. De plus, les répondantes témoignent d’un désir de se sentir utile à la société, priorité qui n’apparaît pas dans le top 5 des hommes. Leurs motivations se tournent davantage vers l’intérêt des missions à réaliser, l’ambiance de travail et les responsabilités confiées. Des biais de genre déterminants qui se manifestent dans les choix d’orientation des terminales sur Parcoursup...
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