Témoignage Le vin, une bonne filière pour trouver un stage en Chine
En bref
- La Chine est devenue le 3e marché du vin français. Une bonne nouvelle pour les étudiants qui veulent se spécialiser dans le vin et qui cherchent un stage en Asie. Alexia Roussille, 21 ans, étudiante à l'ECE de Bordeaux, a pu facilement trouver un stage de 3 mois à Canton, dans une petite entreprise de négoce en vin. Témoignage.
Pourquoi avoir choisi la Chine pour votre stage ?
J'avais déjà une expérience d'un an à Taïwan qui m'avait beaucoup plu. Je voulais absolument trouver un stage pour me spécialiser dans le vin. Quand je suis allée consulter la base de données de mon école de commerce, qui regroupe toutes les expériences de stages des élèves, je suis tombée sur cette entreprise, Wine Space Ldt, et j'ai envoyé ma candidature.
Comment s'est passé votre recrutement ?
J'ai envoyé ma candidature par mail et le gérant a été très réactif, il m'a répondu au bout d'une semaine. Je n'ai pas eu d'entretien téléphonique ou par Skype, tout s'est fait par mail. Mon profil tourné vers l'Asie, mon expérience dans le domaine du vin et le fait que je parle un peu chinois (c'est ma LV2) ont joué, même si finalement, sur place, mes collègues parlaient plus cantonais que mandarin.
Le vin est-il un secteur qui recrute ?
Oui, dès que j'ai dit que je venais de Bordeaux, ça m'a ouvert les portes. Les vins français en Chine sont idolâtrés, et particulièrement ceux de la région bordelaise. Pendant mon stage, j'ai notamment mis en place des circuits œnotouristiques pour les Chinois en Europe.
Quelles étaient vos conditions de travail ?
J'avais une convention de stage, je ne travaillais pas plus de 37,5h par semaine, mais je n'étais pas rémunérée. Je me suis très bien entendu avec mon patron qui m'a amené un peu partout voir des clients, assister à des conférences, j'ai aussi tenu la boutique et organisé des dégustations de vin.
Avez-vous été suprise par la façon de travailler en Chine ?
Ce qui m'a étonné c'est qu'il y avait une espèce de flou sur les fonctions de chacun. Difficile de savoir vraiment qui fait quoi. La Chine est le pays du commerce et il y a des opportunités, mais une même entreprise peut vendre aussi bien des produits high-tech que des vêtements. Les boîtes locales surfent sur la vague du succès, mais peuvent disparaître du jour au lendemain, c'est assez déstabilisant.
Avez-vous ressenti une différence culturelle ?
Je connaissais déjà l'Asie et pourtant j'ai quand même subi un choc culturel. J'ai été surprise par certains comportements. Dans le métro, les gens se bousculent en permanence. À côté, les heures de pointe à Paris, ce n'est rien ! Et puis il y a la pollution, les gens soignent leur maison mais jettent tout à l'extérieur, c'est un peu cliché mais, dans la région où j'étais, c'était comme ça.
Quels conseils vous pourriez donner aux étudiants qui veulent venir en Chine pour faire un stage ?
Je leur conseillerai de trouver un stage dans le nord du pays, ou à Shanghai, où les contacts sont plus faciles. Il faut aussi impérativement essayer de se faire confirmer la solidité de l'entreprise qui propose le stage, car ça bouge vite. Enfin, il ne faut surtout pas réserver de logement à partir de France mais attendre d'être sur place. J'ai trouvé une chambre dans une colocation à 300 € par mois dans un quartier très bien.
Que va apporter ce stage en Chine dans votre carrière professionnelle ?
D'abord, c'est la preuve d'une capacité d'adaptation. La différence culturelle est telle qu'on ne peut pas comparer un stage en Chine et un stage en Angleterre, par exemple. J'ai l'ambition de travailler dans le vin, peut-être en Asie. Je pourrais faire valoir une première connaissance du marché et du fonctionnement des entreprises chinoises.