Archive Européennes 2019 : les propositions pour la culture et la citoyenneté en Europe (4/4)

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Publié le 21-05-2019

En bref

  • Samedi en Outre-mer et dimanche en métropole, vous êtes invité à voter pour élire vos représentants au Parlement européen. Cidj.com a épluché les programmes ou professions de foi des 34 listes qui se présentent. Voici les propositions que l'on a retenu en matière de culture et citoyenneté européenne.
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Crédit : CIDJ

Les prochaines élections européennes auront lieu le 25 mai dans les territoires d'Outre-mer et le 26 mai en France métropolitaine. Les citoyens français de 18 ans et plus sont invités à voter pour l'une des 34 listes candidates afin d'élire leurs représentants au Parlement européen.
Aux dernières élections européennes, près des trois quarts des moins de 35 ans n'ont pas voté, pourtant les décisions prises à l'échelle européenne affectent de nombreux aspects de la vie : emploi, études, séjours à l'étranger...

Ces aspects, la rédaction de Cidj.com les a pris en compte pour passer au crible les programmes et professions de foi des candidats. Par souci de lisibilité, nous avons relevé uniquement les principales mesures qui pourraient vous concerner en tant que jeune européen. Cette méthodologie a pour conséquence de faire apparaître des listes plus souvent que d’autres parce qu’elles ont développé davantage de points étudiés pour cet article dans leurs programmes et/ou professions de foi.

Dans ce quatrième article, retrouvez les propositions se rapportant à la culture et la citoyenneté. Ici, certaines listes comme le Parti Pirate ou À voix égales n’apparaissent pas. Elles ont en revanche formulé des propositions concernant d’autres sujets qui touchent à la vie des jeunes européens. Retrouvez ces mesures dans les autres articles de cette série :

  • Pourquoi les candidats en parlent ?

Grec, maltais, polonais, tchèque, suédois…Au total, l’Union européenne compte 24 langues officielles. Parmi elles, certaines font même partie des langues les plus parlées au monde c’est le cas de l’espagnol, du portugais, de l’anglais ou du français.

Si les 24 langues officielles sont considérées au même titre comme des langues de travail au sein des institutions européennes, l’anglais est l’une des principales langues de communication. Toutefois la sortie du Royaume-Uni de l’UE pourrait peut-être changer la donne.
 

  • Ce qu’ils proposent

Dans leur programme, plusieurs listes défendent la diversité dans les langues enseignées à l’école, c’est le cas du Parti fédéraliste européen, ou de la liste Envie d’Europe écologique et sociale.

Dans la même idée, le PACE propose de créer un “label école européenne” dès l’école primaire pour les établissements qui incitent leurs élèves à suivre des cours de langues et un label “diplôme européen” pour inciter à l’apprentissage des langues européennes à l'université.

La liste Espéranto, dont la quasi majorité du programme est tourné vers le multilinguisme défend la pratique des "langues régionales et minoritaires" tout en suggérant l’usage de l’espéranto comme langue commune au sein de l’UE.

Un multilinguisme pour les citoyens de l'UE mais aussi pour leurs représentants. De son côté, la liste La France insoumise entend également promouvoir la diversité des langues "contre le tout-anglais" et défendre l’usage de la langue française dans les institutions européennes.

Autre hypothèse, la liste La ligne claire souhaite que le latin fasse partie des langues officielles de l’UE et que son apprentissage, tout comme celui du grec, soit “vivement” encouragé dès le collège.
 

Européennes 2019 : les candidats qui soutiennent le référendum citoyen

  • Pourquoi les candidats en parlent ?

Nombre de lois impactant la vie quotidienne, la santé, le travail, sont prises à Bruxelles. Vous entendez sûrement dans les médias que les États européens sont sommés de suivre les décisions qui y sont prises. Certaines sont bien accueillies, d’autres peuvent faire l'objet de contestations de la part des citoyens européens. Même s'ils élisent les Eurodéputés pour les représenter, ils ne se sentent pas toujours entendus.
 

  • Ce qu’ils proposent

De nombreuses listes de candidats font des propositions pour mieux prendre en compte la voix des citoyens.
 
Europe écologie propose d’abaisser la majorité électorale à 16 ans. Cette question est régulièrement évoquée dans certains pays de l’Union. Il est déjà possible, sous conditions, de voter à cet âge en Écosse, en Slovénie, à Malte ou en Allemagne. À Paris, la mairie a lancé une expérimentation dans une douzaine de lycées où des élèves entre 16 et 18 ans pourront voter aux Européennes, lors d’un scrutin parallèle. En 2017, un référendum d’initiative lycéenne lancé par l’Union nationale lycéenne avait mis en lumière que 62 % des lycéens souhaitaient le droit de vote à 16 ans.
 
Les listes Union de la droite et du centre, Parti fédéraliste européen, La France insoumise et Renaissance (LREM MoDem) veulent renforcer l’initiative citoyenne européenne (ICE) qui existe depuis 2011. Cette dernière permet de réclamer à la commission européenne de légiférer sur un sujet donné,à condition de réunir l’approbation d’au moins 1 million d’Européens. La dernière ICE en date avait pour objet l’interdiction des pesticides comprenant du glyphosate. Malgré plus de 1,3 million de signataires, l’initiative n’a pas porté ses fruits.
 
D’autres candidats évoquent la mise en place d’un référendum d’initiative citoyenne, le fameux RIC dont on entend beaucoup parler avec le mouvement des gilets jaunes en ce moment : Europe écologie, Le courage de défendre les Français, Espéranto, Évolution citoyenne, Décroissance 2019, Les Européens, Alliance jaune, Prenez le pouvoir (soutenu par le Rassemblement national) et Mouvement pour l’initiative citoyenne. Cette dernière liste a pour particularité de ne présenter qu’une seule mesure "le référendum d’initiative citoyenne en toutes matières au niveau national et européen".
 
Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent va plus loin en appelant : “à des États généraux de la refondation européenne, assortis d’une large participation citoyenne qui pourraient déboucher sur un nouveau traité européen (...)”. Le programme de cette liste ajoute que “les grands projets européens doivent faire l’objet d’une concertation préalable avec les parlements nationaux, les citoyen·ne·s, les associations et les organisations syndicales”. La France insoumise défend "l’inscription dans les traités d’un droit de révoquer les députés européens et responsables publics européens par référendum, ainsi qu’une motion de censure citoyenne permettant de renverser la commission même si les députés européens s’y refusent”.
 
À noter que les listes Ensemble pour le frexit (UPR) et Ensemble patriotes et gilets jaunes (soutenue par Florian Philippot) souhaitent aussi la mise en place du RIC tout en prônant une sortie de la France de l’Union européenne.

  • Pourquoi les candidats en parlent ?

Être citoyen européen est un statut qui confère des droits et des devoirs. C’est ce statut qui donne par exemple le droit de vote aux élections européennes, qui permet de circuler, d’étudier et d’habiter librement dans n’importe quel autre pays de l’Union européenne. Certains candidats aux Européennes émettent des propositions pour renforcer la citoyenneté.
 

  • Ce qu’ils proposent

Plusieurs listes proposent d’intégrer aux études des parcours civiques et/ou des nouvelles matières pour renforcer l’apprentissage de l’Histoire de l’Union européenne à l’école et mieux comprendre son fonctionnement.
Envie d’Europe écologique et sociale souhaite créer un “parcours éducatif universel du primaire au lycée pour créer un sentiment d’appartenance, une citoyenneté active et une culture européenne”.

Allons enfants, qui se présente comme "un parti géré par des étudiants et jeunes actifs de moins de 30 ans", propose d’instaurer un parcours civique européen de la 6e à la terminale : “constitué de cours sur les institutions européennes, leur utilité, les pays membres, leur culture. (...) A la fin de ce parcours il y aurait une séance parlementaire fictive pendant laquelle les lycéens devront prendre une décision pour l'Europe. Une étape notée avec envoi par les établissements scolaires des idées votées. Les meilleures pourraient faire l'objet d'une véritable séance au Parlement européen”.

La liste Parti fédéraliste européen souhaite promouvoir la compréhension de l’Histoire européenne et des principes démocratiques. Une idée défendue également par le PACE qui propose de créer une nouvelle matière : “histoire et citoyenneté européennes”.

La liste Union de la droite et du centre entend renforcer “l’apprentissage de l’histoire de l’Europe et du fonctionnement de l’Union européenne dès l’école primaire en généralisant les jumelages (...) et en développant les systèmes de correspondance”.

L’idée de créer un service civique européen émerge de quelques listes. Envie d’Europe écologique et sociale propose, par exemple, de créer un service civique européen d’une durée allant de 4 à 12 mois “consistant à faire vivre à tous les jeunes volontaires entre 16 et 25 ans (...) une expérience significative consacrée à relever ensemble les défis communs de nos sociétés”.
Le PACE entend créer un “service civil européen d’une durée de 6 à 12 mois de travail social ou environnemental, partiellement rémunéré, dans un État membre autre que celui dont est originaire le jeune citoyen”.

Même dénomination pour le Parti fédéraliste européen qui souhaite mettre en place “un service civil européen pour favoriser la solidarité et la compréhension entre Européens dès le plus jeune âge”.

  • Pourquoi les candidats en parlent ?

La mobilité des jeunes en Europe est encouragée par les nombreux dispositifs existants dans le cadre des études, de l’emploi ou du tourisme, à l’image de Discover EU ou du Pass interrail qui permettent de découvrir les pays de l’UE.
 

  • Ce qu’ils proposent

Quelques listes évoquent des initiatives pour favoriser l’accès à la culture au sein de l’Europe.

Le PACE (Parti citoyen européen) annonce l’instauration d’un “pass culture pour les jeunes de 16 ans partout en Europe”. Il s'agit d'un "accès gratuit, dans toute l'UE, à un certain nombre de musées, théâtres, opéras, concerts, monuments historiques...".
 
Les Européens (UDI MoDem) soutiennent la “création d’un réseau et d’un pass des musées européens permettant aux touristes européens d’accéder aux plus grands musées du continent à des tarifs préférentiels”.

Afin de "développer le tourisme culturel", la liste Renaissance (LREM MoDem) aspire à “dessiner des Chemins de la culture à travers les régions d’Europe [...] autour de diverses thématiques (Picasso, le Romantisme, etc.) [...], parcourus d'événements populaires en lien avec les collectivités locales”.

Le Parti fédéraliste européen entend mettre en place une station de radio publique européenne participative couvrant toute l’UE.

Liste candidates

 

Focus

À savoir

Les textes disponibles au moment de la rédaction de cet article pour les listes Une France royale au coeur de l'Europe, Démocratie représentative, Liste de la reconquête, Lutte ouvrière, Neutre et actif, Parti révolutionnaire communistes et l'Union démocratique pour la liberté égalité fraternité ne comportaient pas de mention des sujets pris en compte pour cet examen des programmes, ils ne figurent donc pas dans nos articles.

Pour qui vote-t-on aux élections européennes ?

Contrairement à d'autres élections, comme les présidentielles où l'on donne sa voix pour un candidat, aux élections européennes on vote pour une liste de candidats. Les listes qui obtiennent plus de 5% des suffrages bénéficieront d'un nombre de sièges proportionnel à leur nombre de voix. Pour lire les professions de foi et connaître le nom des candidats, rendez-vous sur le site du ministère de l'Intérieur.

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