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L’ACT réclame l’interdiction immédiate des Puffs
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Considérées comme une porte d’entrée vers le tabagisme, l’Alliance contre le tabac (ACT) réclame l’interdiction immédiate des cigarettes électroniques jetables.
Avec son nom amusant, ses packagings colorés et ses goûts fruités et sucrés, la Puff (bouffée en anglais) est loin d’être un produit anodin. Alors que son usage se répand dans les établissements scolaires, l’ACT alerte sur la dangerosité de ce produit chargé en nicotine et réclame l’interdiction immédiate de sa commercialisation.
Populaires malgré leur interdiction de vente aux mineurs
Arrivée sur le marché français en 2021, la Puff connaît un succès grandissant auprès des collégiens et des lycéens. Vendue entre 8 et 12 € et d’un achat aisé (malgré son interdiction de vente aux mineurs), la Puff avec ses packagings colorés et ses goûts aromatisés attire. Selon une étude de l’ACT, les 2/3 des adolescents de 13 à 16 ans en ont déjà entendu parler et plus de 13% l’ont déjà utilisée. Les goûts fruités, sympas et originaux semblent être la première porte d’entrée vers son utilisation et l’effet de groupe vient en second.
Malgré le fait que sa vente soit interdite aux mineurs, ¼ des jeunes estime qu’il est facile de s’en procurer et aujourd’hui la Puff est davantage achetée par les jeunes que les autres produits du tabac (vapoteuse, cigarettes classiques). Effet de bande oblige, c’est dans l’enceinte scolaire (alors que c’est interdit) et à la sortie des cours que son usage est le plus répandu, car pour les jeunes la Puff est avant tout un gadget, inoffensif et ludique.
Dangereuses pour la santé…
Dénonçant le marketing racoleur fait autour de la Puff, l’ACT alerte et met en garde contre les risques et les dangers de ce produit sur la santé. Chargée en nicotine (jusqu’à 20 mg/ml), la Puff est considérée comme une porte d’entrée vers le tabagisme. Le Haut Conseil de la santé publique confirme que plus on est exposé tôt à la nicotine plus on risque de développer une réelle dépendance qui mène à la consommation de cigarettes. De fait pour l’ACT, cette « popularité est inquiétante » car parmi les adolescents utilisant la Puff, 28% d’entre eux ont commencé leur initiation à travers ce produit et 17% d’entre eux se sont ensuite tournés vers une autre forme de produit de la nicotine ou du tabac. Loïc Josseran, président de l’ACT-Alliance contre le tabac, médecin et chercheur en santé publique, accuse. « Ne nous voilons pas la face : les fabricants n’ont jamais eu l’intention de faire de la Puff un outil de sevrage, mais bien un moyen de transformer en fumeur de demain par le biais de ce nouveau produit de la nicotine hautement addictif ».
Au-delà du risque de dépendance et d’addiction, l’utilisation de la Puff augmente également les risques de développer une inflammation des voies respiratoires et nuit aux acquisitions cognitives des plus jeunes.
… et l’environnement
Poursuivant ses critiques, l’ACT dénonce aussi « une aberration environnementale encore sous-évaluée ». Composée de plastique et d’une batterie non amovible au lithium, la Puff est un déchet supplémentaire qui vient s’ajouter aux 4 500 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature. Sa recyclabilité, vantée par certains fabricants, est pour le moment invérifiable scientifiquement et les Puffs vides finissent, dans leur grande majorité, à la poubelle alors qu’idéalement on devrait les déposer en déchetterie (tout du moins la batterie). De surcroît, si elles sont abandonnées dans la nature, elles se décomposent et libèrent des micro-plastiques qui polluent les cours d’eau, la faune et la flore. Si certaines entreprises comme MéGO ! se proposent de recycler vos mégots en cendrier ou mobilier, force est de constater qu’on ne sait pas encore trop quoi faire avec les Puffs usagées.
Cette demande d’interdiction est à corréler au mois sans tabac qui commence le 1er novembre. Pour sa 7ème édition, cette initiative lancée à l'initiative de Santé publique France et du ministère de la Santé, en partenariat avec l'Assurance Maladie espère fédérer de nouveaux décrocheurs du tabac au moins pour un mois et si possible définitivement. Déjà 103 000 personnes s’étaient inscrites sur le site au 28 octobre. En réclamant l’interdiction immédiate des Puffs, l’ACT rappelle que « c’est la bonne décision à prendre si nous ne souhaitons pas voir s’accélérer cette épidémie pédiatrique de l’addiction à la nicotine ».
La rédaction © CIDJ
Actu mise à jour le 31-10-2022
/ créée le 31-10-2022
Crédit photo : Pixabay