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Les 15-30 ans, bien plus déterminés et optimistes que leurs aînés
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Sept jeunes sur dix s’estiment satisfaits de leur vie actuelle, selon le baromètre annuel réalisé par le Crédoc et l’Injep. Ce sentiment coïncide avec un engagement associatif renforcé et une confiance accrue en l’avenir, même si des écarts subsistent. Les jeunes ayant acquis une certaine indépendance, notamment en matière d’emploi ou de logement, paraissent plus épanouis, tandis que les jeunes femmes appréhendent davantage les années à venir.
Plus de la moitié des jeunes se sent considérée
Le mythe du jeune incompris est-il fini ? C’est en tout cas ce que pourrait laisser penser les résultats du dernier baromètre DJEPVA sur la jeunesse. Réalisé par le Crédoc et l’Injep, à partir d’une enquête auprès de 4 505 jeunes français de 15 à 30 ans et de 1 040 personnes de plus de 30 ans, l’étude s’est intéressée à l’état d’esprit et l’engagement de la jeunesse française. Résultat ? Plus de la moitié des jeunes (57%) a le sentiment que leur avis compte, que ce soit au travail, à l’école ou dans leurs loisirs. Soit une augmentation de 8 points par rapport à l’année précédente. Pour faire entendre leur voix et agir sur des causes qui leur tiennent à cœur, les jeunes font preuve d’un dynamisme remarquable. Leur engagement bénévole surpasse celui de leurs aînés : 30% déclarent s’investir régulièrement dans une association, contre 20% chez les plus de 30 ans. Comme dans les précédentes éditions, les jeunes hommes sont plus impliqués dans le bénévolat régulier (34 % des jeunes hommes, contre 26 % des jeunes femmes), notamment en raison de leur plus grande participation aux associations sportives. À l'inverse, en matière d’engagement citoyen, les jeunes femmes sont plus actives en ligne pour signer une pétition ou défendre une cause que les jeunes hommes (44% contre 38%). Une différence qui n’était pas observée en 2023. Malgré une participation accrue aux mouvements sociaux, avec 30% des jeunes ayant manifesté ou fait grève au cours des 12 derniers mois, le niveau de satisfaction global des jeunes est en progression.
L’autonomie, facteur essentiel du bien-être des jeunes
En 2024, sept jeunes sur dix estiment que leur vie correspond à leurs attentes, avec une hausse de 8 points chez les 18-30 ans. Les jeunes de 18 ans et plus affichent un niveau de satisfaction légèrement supérieur à celui des 15-17 ans. Ainsi, 67 % des 15-17 ans considèrent que leur vie répond à leurs attentes, contre 72 % des 18-24 ans et des 25-30 ans. Ce sentiment de bien-être semble croître avec l’acquisition progressive d’autonomie, que ce soit à travers la majorité, le choix des études ou encore l'indépendance financière et résidentielle. En effet, chez les jeunes majeurs, ceux ayant quitté le foyer parental se disent plus satisfaits : en 2024, 74 % d’entre eux déclarent que leur vie correspond à leurs attentes, contre 70 % de ceux qui vivent encore chez leurs parents. Ce sentiment de satisfaction contraste avec le pessimisme grandissant des générations précédentes. Les 18-24 ans se montrent particulièrement optimistes lorsqu’on leur demande de décrire leur état d’esprit en un mot ou une phrase : 62% utilisent des termes positifs comme « déterminé », « heureux », « bien », ou « confiant ». Ce chiffre diminue à 56% chez les 15-17 ans et à 53% pour les 25-30 ans. Le pessimisme devient plus marqué après 50 ans : seulement 37% des personnes de plus de 51 ans emploient des termes positifs, contre 55% des 31-50 ans. Mais, derrière ce niveau de confiance élevé des jeunes, se cachent bien des disparités.
Les jeunes femmes projettent toutefois un futur moins optimiste
Plus les jeunes sont diplômés, plus leur niveau de satisfaction est élevé : parmi les 25-30 ans, 78 % des titulaires d’un diplôme de l'enseignement supérieur se déclarent satisfaits de leur vie, contre 65 % de ceux ayant un niveau bac ou inférieur. Cette tendance se vérifie chaque année. De même, les jeunes en emploi (76 %) ou étudiants (72 %) expriment une satisfaction nettement supérieure à celle des jeunes au chômage (54 %). Sans surprise, la situation professionnelle et financière joue aussi un rôle dans la confiance en l’avenir. Seulement 39 % des jeunes chômeurs se déclarent confiants, contre 52 % des jeunes occupant un emploi et 55 % des étudiants ou élèves. De même que les jeunes appartenant à des foyers gagnant plus de 2 200 euros sont plus optimistes (77 %) que ceux vivant avec moins de 1 200 euros (64%). Les titulaires d’un diplôme du supérieur affichent un optimisme plus marqué : 74 % d’entre eux envisagent les trois prochaines années avec confiance, contre 63% des jeunes ayant un niveau bac ou inférieur. Par ailleurs, l’écart entre hommes et femmes s’est creusé en 2024. Près de deux tiers des hommes (64%) expriment un état d’esprit positif, alors que seulement 51% des jeunes femmes partagent ce sentiment. Soit un écart de 13 points, alors qu’il n’était que de 7 points en 2023. En même temps, les différences de salaires entre hommes et femmes, leurs difficultés à accéder aux postes à responsabilités ainsi que la charge mentale demeurent des obstacles économiques, professionnels et familiaux bien réels qui pourraient expliquer leur plus grande appréhension quant à leur futur.
Laura El Feky © CIDJ
Actu mise à jour le 24-09-2024
/ créée le 24-09-2024
Crédit photo : Timothy Dikes / Unsplash