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Maréchal-ferrant, la passion des chevaux
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“J'ai plus de plaisir à être aux côtés des chevaux qu'à monter”, confie Jeremy, ancien cavalier. Après une formation de maréchalerie en lycée agricole, il est devenu Compagnon du Devoir pour se perfectionner. Aujourd'hui, il voyage beaucoup pour ferrer les chevaux d'écuries de concours. Témoignage.
Pour être maréchal-ferrant, la passion des chevaux est obligatoire ! Si on ne l'a pas, on finit par les détester parce que c'est un métier très fatigant et qu'ils ne nous facilitent pas toujours les choses… D'ailleurs, même si je les aime beaucoup, je refuse de ferrer des chevaux que je sens mal dressés ou dont je juge le tempérament trop difficile. Mon objectif est de pouvoir continuer à faire ce métier aussi longtemps que possible, alors je me préserve !
Le métier de maréchal-ferrant est très physique
En moyenne, la durée d'activité d'un maréchal-ferrant est inférieure à vingt ans… Tout simplement parce que c'est usant ! Même quand un cheval ne bouge pas lorsqu'on lui soulève les sabots, c'est physique ! Les positions que nous prenons provoquent des douleurs : j'ai souvent mal au dos ou aux hanches, par exemple. J'ai 31 ans, pour l'instant je ne me vois pas arrêter à cause de ça, mais je fais attention.
Aujourd'hui, on manque de maréchaux-ferrants, donc je ne manque pas de travail ! Je me rends régulièrement dans deux centres équestres et dans des écuries de concours de sauts d'obstacles. Avec les déplacements, mes journées sont longues. En plus, je dois gérer les urgences : un appel pour un cheval qui a perdu un fer, par exemple. L'imprévu, je connais !
Comme j'aime transmettre mes connaissances en maréchalerie, je donne aussi des cours du soir aux étudiants de l'École vétérinaire de Maisons-Alfort. Ils ont besoin de bases. Par exemple, leur apprendre qu'on ne peut pas faire une radio du pied avec un fer !
Travailler à l'étranger rapporte plus
J'ai attrapé la bougeotte alors que j'étais Compagnon du Devoir. Pour mieux nous former, on y fait un tour de France et des séjours à l'étranger. J'ai notamment passé un an et demi à Cologne et un an à Francfort, en Allemagne, deux ans en Australie et un an dans les Émirats arabes unis. Du coup, les déplacements ne me font pas peur, au contraire !
À certaines périodes, je pars à l'étranger toutes les semaines, notamment en Allemagne et en Belgique, surtout pour des concours. J'ai aussi un client qui me fait venir une semaine par mois en Floride, l'hiver. Ce n'est pas évident pour la vie privée, mais au moins je ne m'ennuie jamais !
En plus, mes interventions sont souvent mieux payées à l'étranger. Quand on facture 90 € les quatre pieds en France, c'est déjà bien, mais dans certains pays, cela coûte 250 €, et le déplacement est payé !
J'ai la chance d'être salarié, c'est rare !
Je suis salarié dans une entreprise artisanale, c'est une chance. La plupart du temps, il faut être à son compte en maréchalerie. En étant son propre patron, on arrive généralement à gagner 2000 € net par mois, mais rarement plus, même avec le temps.
En tant que salarié, je gagne environ 2500 € net, mais j'avoue que c'est bien au-dessus des salaires moyens !
Propos recueillis en 2012.
La rédaction © CIDJ
Article mis à jour le 03-07-2012
/ créé le 03-07-2012
Crédit photo : Pixabay