- Témoignage
Orthophoniste : une formation sélective qui forme à toutes les pathologies
- Médical, paramédical & enfance
Sarah a préféré l’orthophonie aux langues parce qu’elle désirait aider les gens à communiquer. Dépister, prévenir, rééduquer... Le métier d’orthophoniste traite les troubles de la communication écrite et orale de la petite enfance au grand âge. Pour JcomJeune, Sarah a accepté de raconter son parcours et son quotidien auprès de ses patients.
Sarah adore voyager et aime les langues. Après le bac, elle entreprend donc une licence d’anglais. Prof peut-être ? Mais un jour, à La Poste, elle entend une femme au guichet féliciter un client sur ses progrès de langage. Il répond qu’il les doit au père de Sarah, orthophoniste, qui le soigne depuis quelque temps.
"Je ne sais pas si cela a été le déclencheur de ma vocation, mais j’ai réalisé à quel point c’était génial d’aider les gens à communiquer."
Un concours très sélectif
Virement radical. Sarah sera orthophoniste. "Le concours est très sélectif. L’année où je l’ai passé, il y avait 95 places à Lyon pour 3000 candidats. Il y a une épreuve de français avec une dictée et un résumé de texte, des tests psychotechniques, des maths et un entretien de motivation. Il ne faut pas seulement être incollable en orthographe, il est nécessaire de savoir écrire vite. La plupart des étudiants font une prépa pour se donner toutes les chances d’y arriver !", s’exclame Sarah qui a passé deux fois le concours.
85% des orthophonistes pratiquent en cabinet privé
Elle rentre à l’école d’orthophoniste de Lyon pour une formation de 4 ans (voir encadré). La dernière année, elle part en stage chez un orthophoniste qui l'engage comme collaboratrice dès sa sortie de l’école.
"En tant que collaboratrice, j’ai un bureau dans son cabinet. Je bénéficie de son nom et je prends une partie de ses patients en consultation. En échange, je lui reverse 20 à 25 % de mes honoraires", explique Sarah. Dans cette profession, 85% des orthophonistes pratiquent en cabinet privé et le chômage n’existe pas. "Si l’on décide d’ouvrir un cabinet, il est très facile de se constituer une patientèle, surtout dans les milieux ruraux ou les villes de banlieue qui manquent d’orthophoniste", ajoute-t-elle.
Un métier qui demande patience et créativité
Sarah partage son temps entre le cabinet privé et l’Institut des jeunes aveugles de Paris.
"C’est un métier qui demande beaucoup de patience et de créativité. Il faut savoir trouver le meilleur traitement pour les besoins particuliers de chacun. Il faut donc être à l’écoute et s’adapter. Il faut aussi savoir communiquer et rédiger car nous sommes constamment entrain de conseiller, d’expliquer, d’écrire au médecin, au patient, à la famille…"
Tous les âges de la vie peuvent nécessiter des soins
L’orthophoniste dépiste et rééduque les troubles de la communication écrite et orale, tous les âges de la vie peuvent nécessiter ses soins. Les troubles de la succion et de la déglutition chez les bébés prématurés. Les troubles du langage, zozotement, chuintement, dysphasie, dysorthographie, bégaiement chez les enfants. Problème de voix, rééducation de la parole suite à un traumatisme crânien, un AVC (accident vasculaire cérébral) pour les adultes.
L’école d'orthophonie forme à toutes les pathologies
"L’école nous forme à toutes les pathologies. Mais les stages, notre mémoire de fin d’année et nos premières expériences professionnelles nous orientent peu à peu vers une spécialisation."
Sarah, dont le mémoire porte sur la maladie d’Alzheimer, travaille beaucoup avec les adultes. "Avec eux, je suis centrée sur ce qui est perdu ou en train de l’être. Mais j’apprécie de plus en plus le travail avec les enfants. Je me concentre alors sur le développement. Il faut trouver la clé pour déverrouiller les problèmes. C’est tout aussi passionnant !"
Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 21/05/2018
/ créé le 31-07-2013