Actualité Refus d'obstacle : des élèves de bac pro abandonnent leur formation pour travailler
En bref
- Attirés par les sirènes de l’argent, certains élèves de bac pro font le choix de quitter leur formation juste avant de passer leurs examens. Les enseignants s'inquiètent d'une tendance qui s'affirme d'année en année.
Alors que les épreuves professionnelles écrites et pratiques du bac pro viennent de se dérouler, les élèves de terminales en bac pro vont aborder, à partir du 14 juin, les épreuves écrites générales. La dernière ligne droite pour obtenir leur examen. Mais à l’aune de ces épreuves terminales, les enseignants déplorent que trop de jeunes fassent le choix de ne pas aller au bout de leur formation préférant travailler tout de suite. Une très mauvaise idée !
Passe ton bac pro d’abord, le travail attendra !
Cette tendance n’est pas un phénomène nouveau, mais elle tend à s’amplifier inexorablement selon certains enseignants. Des accords sont conclus entre les lycées et les branches professionnelles pour en limiter la dérive.
En 2018 et 2019, le ministère de l’Éducation nationale notait ainsi pour les élèves sortants de bac pro un taux d’interruption en cours de formation supérieur ou égal à 65,1% pour 5% des CFA et de 56,4% pour 5% des lycées professionnels.
La crise sanitaire et ses multiples conséquences (interruption des formations en raison des confinements, désertion des salariés de l’hôtellerie-restauration ou des services à la personne vers des métiers moins «durs », etc.) ont accéléré le mouvement. Certains enseignants remarquent en effet, pour l’année 2022, des taux d’abandon en bac pro anormalement élevés, notamment dans les lycées professionnels dispensant des formations en hôtellerie-restauration et en services à la personne.
Opportunisme versus carrière à long terme des jeunes
Différentes raisons expliquent ces départs trop précipités : des salaires jugés alléchants pour des jeunes qui n’ont pas encore commencé leur vie professionnelle, la volonté d’être autonome, le poids du milieu social… Et bien entendu l’opportunisme de certains employeurs notamment dans l’hôtellerie-restauration ou les services à la personne pour pallier rapidement les difficultés de recrutement auxquelles ils sont confrontés.
Mais les enseignants alertent : à quelques jours près, mieux vaut terminer sa formation et obtenir son bac pro, sésame pour faire reconnaître sa qualification, passer des concours, poursuivre ou reprendre des études supérieures.
Si le jeune est le premier perdant, c’est à terme les entreprises et l’économie française qui pâtiront de ce manque de compétences et d’employés qualifiés.