Témoignage Études de cinéma : il y a aussi de la pratique à la fac !
En bref
- Étudiante en cinéma à l’université Paris 8, Ethel, 22 ans, réalise son premier court-métrage afin de valider sa L3. La jeune femme apprécie la spécificité de son cursus universitaire, entre théorie et pratique. Mais elle reste lucide et a conscience que si la fac est un bon tremplin, cela ne lui suffira pas pour devenir cinéaste. Elle envisage donc de passer les concours pour intégrer une école de cinéma .
On retrouve l’étudiante un jour en milieu d’après-midi dans l’appartement d’une de ses amies qui a servi de lieu de tournage à une scène du film. Ethel et sa petite équipe viennent de terminer la dernière prise de la journée. La fatigue se fait sentir, cela fait une semaine qu’ils travaillent sur ce court-métrage. La jeune fille nous accorde une interview et nous propose de la suivre quelques jours plus tard sur sa dernière journée de tournage. Reportage.
Devenir réalisateur le temps d'un exercice de fin d’année
Ethel nous confie que même si elle était un peu stressée avant que cela commence, la semaine de tournage se passe plutôt bien. Bien qu’elle ait dû gérer des imprévus : un lieu de tournage à changer au dernier moment, un des acteurs qui se désiste à quelques jours du début du tournage…
Heureusement, la jeune femme a su s’entourer. Pourtant, ce n’est pas facile de trouver des gens motivés et disponibles plusieurs jours de suite pour un projet non rémunéré. "J’ai appelé deux amies qui sont à la fac avec moi : Juliette, que j’ai prise comme première assistante et Ophélie, chef décoratrice », explique-t-elle.
Les deux jeunes filles bénéficiant d'un bon réseau, elles ont transmis leurs contacts à Ethel qui a ainsi pu recruter sa chef opératrice et des preneurs de son. "En tout, avec les acteurs, on est une petite dizaine de personnes", comptabilise la jeune réalisatrice.
Elle qui appréhendait pourtant d’être à la tête de toute une équipe, se débrouille plutôt bien et se réjouit de la bonne entente au sein du groupe. "Ça fonctionne bien, chacun sait ce qu’il a à faire. Du coup, je peux bien me concentrer sur la mise en scène et la direction d’acteurs", se félicite Ethel.
Étudier le ciné à la fac permet de le comprendre en tant qu’art
Trois ans plus tôt, Ethel n’était pourtant pas encore fixée sur ce qu’elle voulait faire après le bac. "En terminale S, j’étais attirée par la médecine, la psychologie et la biologie", se souvient la jeune femme. Finalement, je me suis dis : pourquoi pas le cinéma ? En primaire et au collège, j’avais participé à des projets audiovisuels avec un collectif de cinéastes qui faisaient des interventions dans les écoles, et au lycée j’ai suivi l’option cinéma."
Verdict quelques mois plus tard via Admission Post Bac : ce sera l’université Paris 8 pour la bachelière. Le côté théorique propre à l’enseignement universitaire ne rebute pas la jeune femme, au contraire. "Comme je ne connaissais pas grand-chose au cinéma, autant avoir une formation bien théorique et prendre le temps de découvrir les écoles existantes, connaître des gens qui y sont déjà et bien préparer les concours pour la plupart très sélectifs", explique-t-elle.
Ethel apprécie d’apprendre l’histoire du cinéma et de le comprendre en tant qu’art, comme on étudie la peinture ou le théâtre. La jeune femme aimerait plus tard réaliser des « films du milieu », ni films d’auteurs confidentiels ni formule 1 du box office, mais des films populaires et artistiques, politiques ou sociaux, un peu dans la lignée des œuvres d’Abdellatif Kechiche, de Gaspard Noé ou de François Ozon. Elle se réjouit : "À Paris 8, on ne voit pas que le cinéma de fiction, on aborde aussi le cinéma expérimental, la série, les films d’auteurs, les documentaires…"
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Etudes de cinéma : il y aussi de la pratique dans les études de ciné à l’université !
En plus des cours très théoriques d’histoire, d’esthétisme ou d’analyse du cinéma, les étudiants de licence ont dans certaines universités un volet pratique. "À Paris 8, tout l’apprentissage pratique est dispensé par des scénaristes, producteurs et cinéastes. On a des semaines obligatoires où l'on choisit entre le montage, l'image ou le son. On a aussi des exercices de réalisation en groupe dès la 2e année. C’est une bonne expérience, c’est très souvent raté et on n’est pas du tout fier de ce qu’on fait, mais on apprend énormément !", rigole la jeune femme.
"Et puis, en 3e année, dans le cadre d’un atelier de réalisation hebdomadaire obligatoire, on doit réaliser un court-métrage. Cette année, la ligne directrice était le cinéma du réel. On devait donc s’inspirer d’expériences que l’on avait vécu ou d’histoires qui devaient être très réalistes. On a écrit individuellement le scénario tout le premier semestre et on a ensuite étudié la mise en scène. Cette semaine était consacrée au tournage et maintenant il me reste tout le travail de postproduction : montage, étalonnage et mixage son ».
La licence de cinéma, un tremplin
Même si elle a beaucoup apprécié ses trois années à l’université et pense y avoir appris beaucoup, Ethel ne compte pas s’arrêter là.
"Nos professeurs nous rappellent très souvent que l’on n’a pas choisi la filière où il y a le plus de débouchés. Ils nous poussent à continuer les études, soit en tentant le master réalisation, très sélectif, soit en passant les concours des écoles."
"La licence est un bon tremplin avant de poursuivre ses études de cinéma. Ça permet de voir si on est vraiment fait pour ce à quoi on aspire", conseille l’étudiante. "Par exemple, on peut rentrer en L1 pour réaliser des fictions et se rendre compte qu’on a plus d’affinités avec le montage, le cinéma documentaire, l’assistanat ou encore la décoration."
Pour Ethel, le choix est fait ! Et il passera par la case concours : celui de la CinéFabrique de Lyon (69) et, éventuellement, celui de l’INSAS de Bruxelles.