Enquête Travailler dans le cinéma et l'audiovisuel : quelles formations choisir ?

Laura El Feky Laura El Feky
Publié le 20-07-2016

En bref

  • Vous rêvez de travailler dans l’audiovisuel et le cinéma mais vous ne savez pas quelles études suivre ? Écoles de ciné privées ou publiques, universités, BTS audiovisuel ou formation en art…, le choix est vaste. Certaines formations mettent l’accent sur la pratique quand d’autres misent sur la culture générale et abordent le cinéma en tant qu’art. On fait le point.
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Quelles formations pour travailler dans le cinéma et l'audiovisuel ? Crédit : CIDJ_LEF

Des réalisateurs, scénaristes ou metteurs en scène qui n’ont pas été formés dans des écoles de cinéma et qui sont autodidactes, il y en a. Luc Besson, Xavier Dolan, Franck Gastambide ou Quentin Tarantino en sont la preuve. Mais si dans le cinéma comme dans  d’autres filières artistiques, les diplômes ne font pas tout, mieux vaut quand même passer par la case formation.

"Le réseau et les affinités jouent pour beaucoup, constate le cinéaste Benoît Labourdette, mais là où les études de cinéma sont hyper importantes c'est qu'elles sont un excellent moyen de rencontrer des gens et de construire sa propre famille de travail". 

Les deux grandes écoles publiques, la Fémis et l’École nationale supérieure Louis Lumière (ENSLL), constituent la voie royale pour accéder aux métiers du cinéma et de l’audiovisuel. Mais ces deux établissements, ouverts aux étudiants ayant un niveau bac 2 minimum, sont très sélectifs.

L’Institut national d’audiovisuel (INA) ou l’École européenne supérieure de l’image (EESI), tous deux publics, dispensent également des formations dans le domaine de l’audiovisuel.

Une seule classe prépa publique prépare en deux ans aux concours des grandes écoles de cinéma et de l’audiovisuel (Fémis, Louis Lumière, Insas, CNSM, ENSATT). Il s’agit de ciné-sup au lycée Guist’hau de Nantes. Mais elle est très sélective et destinée aux très bons élèves titulaires d’un bac général. Parallèlement à leur inscription en classe prépa, les étudiants sont invités à s’inscrire à Paris 1 Panthéon-Sorbonne afin d’avoir une équivalence en L1 ou L2 selon leurs résultats.

Programme Égalité des chances : si vous êtes boursier de l'enseignement supérieur, vous pouvez tenter d'être sélectionné par la fondation Culture et diversité pour intégrer les ateliers Égalités des chances qui préparent au concours d'entrée de la Fémis et de l'école Louis Lumière. Plus d'infos sur le site. 

Deux écoles ouvertes aux jeunes de 18 à 25 ans sont apparues récemment dans le paysage des formations audiovisuelles. Il s’agit de l’École de la Cité créée par Luc Besson et installée à la Cité du cinéma à Saint-Denis (93) et la CinéFabrique à Lyon (69).

Pour intégrer l’une de ces deux écoles gratuites, aucune condition de diplôme n’est exigée. En revanche une sévère sélection s'opère sur la motivation et le parcours personnel du candidat.

Laurianne, 28 ans, a fait partie de la deuxième promo de l’École de la Cité et se souvient : "Nous étions plus de 2 000 candidats, et à la fin des épreuves il n’en restait plus que 60. Trente dans la filière réalisateur et trente pour celle d’auteur/scénariste".

Laurianne se souvient de l'épreuve où il fallait rendre une production créative sur un thème donné : "J’ai réalisé un album photo sous forme de story-board". Ces deux concours misent beaucoup sur l’imagination, le sens de la débrouille et l'esprit créatif du candidat, contrairement à d'autres concours plus formels. "C’était plutôt amusant ! La première fois j’avais été trop scolaire je crois que c’est pour ça que ça n’avait pas fonctionné", reconnait la jeune femme. 

Les écoles d’art peuvent également permettre de se former à certains métiers de l’audiovisuel. Mais bien souvent, pour y entrer, il faut déjà avoir une petite pratique artistique. Lire aussi notre article sur les écoles d'art.

Si vous pensez que la fac de ciné ne forme que des enseignants-chercheurs, détrompez-vous. Le réalisateur Cédric Klapish et le journaliste et critique cinématographique Serge Toubiana ont, par exemple, tous deux fréquenté les bancs de l’université Paris 3.

On compte en France plus de 80 formations universitaires orientées cinéma. Certaines universités reçoivent de nombreuses candidatures, et sélectionnent leurs étudiants sur dossier.

À l’université, les étudiants ont des cours d’histoire, de théorie et d’esthétique du cinéma mais aussi de sociologie, de linguistique d’ethnologie. Autant de disciplines qui permettent d’enrichir sa culture générale. Même si le programme est essentiellement académique, il y a des différences entre les universités. Certaines ont la réputation d'être beaucoup plus tournées vers la pratique que d'autres. Lire aussi notre article Etudes de ciné: il y a aussi de la pratique à la fac.

Outre la culture générale, l’autre atout d’une formation universitaire est la maîtrise de la langue. Un sérieux atout dans ce milieu, notamment lorsqu’il s’agit de monter un dossier de demande de subvention. Le cinéaste Benoît Labourdette le confirme : "Je participe régulièrement à des commissions qui attribuent des aides financières à des projets de films. Lorsque l’on reçoit un scénario mal écrit et avec des fautes d’orthographe, le dossier a malheureusement déjà deux chances sur trois d’être écarté". 

Esec, CLCF, ESRA, Arfis, 3IS, Eicar… Les écoles privées de ciné sont nombreuses. Sans compter les écoles de communication qui ont aussi une filière audiovisuelle. Certaines sont très bien équipées en matériel de tournage, ce qui peut être un sérieux avantage pour l'étudiant.

Mais attention à bien choisir votre école ! Les prix peuvent vite grimper et il faut compter en moyenne entre 6 000 et 8 000 euros l’année. Renseignez-vous sur le statut de l’école et assurez-vous que la formation est validée par un diplôme, un titre certifié ou un certificat reconnu par la profession. 

Certains établissements jouent sur le mythe du cinéma et de la télévision et vendent du rêve aux futurs étudiants. Avant de signer un chèque, rendez-vous aux journées portes ouvertes et n’hésitez pas à discuter avec les étudiants, enseignants et anciens élèves. Cel vous aidera à vous faire votre propre avis sur la qualité et le sérieux de l'enseignement.  

Le BTS métiers de l'audiovisuel se prépare en deux ans dans un lycée public, privé ou en école. La formation propose cinq options : métiers de l’image , métiers du son , montage et postproduction , techniques d’ingénierie et d’exploitation des équipements , gestion de production. Huit à douze semaines de stage sont prévus. La formation permet d’être assez rapidement opérationnel mais bien souvent les étudiants ne s’arrêtent pas là et poursuivent leurs études à l'université ou en école.

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