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Témoignage Maître-composteur : un nouveau métier de l'économie circulaire

Valérie François Valérie François
Publié le 29-05-2018

En bref

  • D'ici 2025, tous les déchets végétaux devront faire l'objet d'une collecte séparée. Dans les immeubles, les quartiers, les villes, les entreprises, de plus en plus de composteurs sont installés. Pour mettre en route et accompagner ces projets un métier a vu le jour ces derniers années : maître-composteur. Jean-Jacques Fasquel, maître-composteur à Paris depuis 10 ans a abandonné sa carrière dans les loisirs et de la culture pour vivre de sa passion : les biodéchets !
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Jean-Jacques Fasquel, maître composteur à Paris Crédit : Valérie François/CIDJ

Quel a été votre parcours ?

J’ai fait une école de commerce. J’ai travaillé pendant 10 ans dans le secteur des loisirs et de la culture. Puis j’ai eu une révélation. Je suis devenu écolo et j’ai changé de vie. Au début, j’ai changé beaucoup de choses dans ma vie personnelle. J’ai changé ma façon de consommer, de voyager. J’ai changé de banque et je me suis interrogé sur les déchets. J’ai proposé à mon bailleur de créer un compost en pied d’immeuble en bas de chez moi. Cette expérience m’a passionné et j’ai eu envie d’en faire mon métier.

 

Le maître composteur fait d’abord de la formation. Je forme par exemple des particuliers qui veulent installer un composteur chez eux ou dans leur immeuble. Mais je forme aussi les agents de collectivités, un professeur et ses élèves ou des associations d’éducation à l’environnement. Je fais aussi de l’accompagnement de mise en place de projets. Je vais ainsi aider à l'installation d'un composteur en pied d’immeuble, dans une entreprise ou dans une école puis je suis le projet dans le temps. Enfin, le troisième volet est le volet animation : animer une conférence, une réunion publique sur le sujet, un atelier dans un salon. On peut aussi produire ou aider à produire des documents rédactionnels sur le sujet.

L’Ademe a créé un référentiel métier en 3 étapes : tout d’abord une formation d’une journée pour être référent de site de compostage et pouvoir ainsi s’occuper d’un site bénévolement. Ensuite, il y a la formation de guide composteur en 2 ou 3 jours qui permet de devenir un ambassadeur de la politique de déchets d’une collectivité. Enfin, il y a une formation de 11 jours et demi pour devenir maître-composteur.

C'est toujours bien d'avoir un bagage de formation pourquoi pas en environnement. Il existe beaucoup de formation aujourd'hui. Pour compléter la formation de maître-composteur, je recommanderai surtout de faire une formation de formateur ou des formations à l’animation car il faut savoir gérer un groupe et l’entraîner. Et puis pratiquer et pourquoi pas expérimenter de nouvelles façon de faire. On est au début d’un nouveau métier donc on peut tout imaginer. C'est ce qui est génial dans ce métier. Il ne faut pas hésiter à innover.

L'économie circulaire c'est par exemple vos déchets de table qui se transforment en compost et repartent dans la boucle.

Il faut aimer les autres car ce métier c’est avant tout de la transmission de savoir. Il faut donner de l’énergie et de l’enthousiasme aux gens. Il faut aussi savoir se vendre car dans ce secteur on répond à des marchés publiques. Je pense que la principale qualité c’est d’être passionné.

Il faut pratiquer, faire soi-même du compostage, expérimenter, aller visiter d’autres sites et si l’on sent que l’on est passionné se lancer dans le parcours de maître composteur.

J’aime la rencontre avec les gens. D’autant plus que les personnes qui se lancent dans le compost sont motivées et partagent les mêmes valeurs écologiques que moi. C’est un moment de bonheur. J’aime aussi travailler à l’extérieur. C'est un métier fabuleux parce qu'on revient à l'essentiel. C'est une superbe illustration d'un éco-système parfait. Vos déchets de table qui se transforment en compost et repartent dans la boucle.

Il y a du travail. Les collectivités embauchent des maîtres-composteurs. Mais on peut aussi travailler de manière indépendante et répondre à des marchés publics ou des appels à projet. En ce qui me concerne je suis dans entrepreneur salarié d’une coopérative d’activité et d’emploi à Paris. Mes clients sont des collectivités mais ca peut-être un bailleur, des écoles, parfois des particuliers. Il y a de plus en plus de concurrence mais certains territoires n'ont pas encore de maîtres-composteur et vont recruter. Il y a aussi de plus en plus de clients.

On peut espérer entre 1 200 à 2 500 euros. Tout dépend des prestations que l’on offre. Si l’on ,e fait que du suivi de sites de compost, ça n’est pas très bien rémunéré mais si l’on propose des formations ou dès que l’on rentre dans le montages de projet avec du conseil et de l’ingéniérie, on peut faire payer plus les prestations.

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