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En bref Agriculture : halte aux idées reçues !

Laura El Feky Laura El Feky
Publié le 23-02-2018

En bref

  • À l'occasion de l'ouverture du Salon de l'agriculture ce week-end, relisez notre article qui tord le coup aux clichés qui pèsent sur le secteur. Métiers has-been, difficiles, réservés aux hommes et aux fils d’agriculteurs... Les préjugés sur l’agriculture sont nombreux. Pourtant, le secteur a beaucoup évolué. Professionnels du secteur et élèves disent stop aux idées reçues.
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Agriculture : halte aux idées reçues ! Crédit : Nicolas Barbier Garreau - Unsplash

Du fait de nombreux préjugés, l'agriculture attire peu les jeunes, pourtant c'est un secteur qui présente de nombreuses opportunités.

FAUX. Il y a toujours eu des femmes dans l’agriculture mais malgré le rôle important qu'elles pouvaient tenir dans les exploitations, elles étaient d'abord vues comme des femmes d'agriculteurs plutôt que comme des agricultrices à part entière. Leur travail n'était pas reconnu et elles n'avaient pas de statut. Heureusement la situation évolue. 

Aujourd'hui, mieux reconnues, les femmes représentent un tiers des exploitants agricoles et 40 % des salariés du secteur.

Les filles ont aussi leur place dans les formations agricoles. Elles représentent plus de la moitié des effectifs dans l’enseignement technique et 61 % dans l’enseignement supérieur.

FAUX. "Mes parents ne travaillent pas dans le monde agricole et ça ne m’empêche pas d’étudier dans un lycée agricole" prévient Matthieu, élève en 2nde pro conduite et gestion de l'exploitation agricole (CGEA) au lycée agricole de Sully à Magnanville (78). Vous l'aurez compris, l’enseignement agricole est ouvert à tous. D’ailleurs, 85% des élèves et étudiants ne viennent pas du monde agricole. C'est la motivation qui prime à l'entrée en formation, pas la profession des parents !

FAUX. Les exploitations ne cessent de se moderniser, ce qui entraîne une baisse de l’emploi non qualifié. Si le Capa est le niveau minimum pour s'installer comme exploitant agricole, mieux vaut être titulaire d'un bac. "Pour bénéficier des aides et prêts de la banque pour s'installer, le niveau bac est requis", nous explique Jérémy Decerle, jeune agriculteur de 28 ans. Au lycée de Sully (78), Sébastien Mingot, proviseur, encourage tous ses élèves à poursuivre leurs études après le bac : "C’est une génération qui est amenée à changer de métier au cours de sa carrière. Plus on a un niveau de diplôme élevé, plus on est mobile."

Pour les postes d’encadrement dans les espaces verts et l’aménagement paysager, le niveau BTS est requis. Idem dans l’agrofourniture où il est conseillé d'avoir un bac 2 minimum. Pour les postes de conseiller ou de chargé de mission dans une chambre d'agriculture, l'embauche se fait au niveau master ou diplôme d'école d’ingénieurs.

FAUX. Même si dans la production beaucoup de postes sont saisonniers, l’agriculture recrute toute l’année. Les exploitations sont moins nombreuses, mais comme elles se sont agrandies, elles ont besoin de main-d'œuvre. D’après Mylène Gabaret de l’Association nationale pour l'emploi et la formation en agriculture (Anefa), 50 000 salariés permanents sont recrutés chaque année. "En septembre, des jeunes sans formation spécifique peuvent être recrutés pour les vendanges, mais toute l'année des profils qualifiés sont recherchés pour seconder les chefs d'exploitations", affirme-t-elle.

VRAI et FAUX. La production agricole nécessite d'accepter certaines contraintes : "un céréalier n’aura certes pas de vacances l’été mais il pourra en prendre l’hiver. Ceux qui ont le moins de vacances sont ceux qui s’occupent d’animaux, car il faut être présent au quotidien, toutefois il y a de plus en plus de plan B", remarque le proviseur du lycée agricole de Sully (78).

"Toutefois il y a une grande entraide entre les agriculteurs donc il peuvent se dépanner entre eux, et puis il y a les services de remplacement, qui permettent d’embaucher une personne pour nous remplacer quand on n'est pas là", renchérit Jérémy Decerle, vice-président du syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) et éleveur bovin en Saône-et-Loire.

Les évolutions techniques ont permis d'alléger la pénibilité physique du travail. Selon Étienne Gangneron de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles) : "Fini l’époque de la brouette et du sceau, le matériel a évolué et permet d’éviter de porter des charges lourdes."

FAUX. "La main-d’œuvre familiale est de moins en moins présente dans les exploitations", explique Sébastien Mingot, proviseur du lycée agricole de Sully (78). "Comme les enfants d’agriculteurs ne veulent plus reprendre l’exploitation de leurs parents, de nombreuses exploitations seront à céder d'ici les dix prochaines années, et l'emploi salarié offrira aussi de belles perspectives", affirme-t-il. 

FAUX. Que ce soit dans la culture-élevage ou au sein des organismes de services, l'emploi salarié se développe dans l'agriculture et compte aujourd'hui à peu près 700 000 postes en France.

La plupart des agriculteurs qui commencent ne sont pas propriétaires. "Commencer par du travail salarié est nécessaire car vraiment enrichissant en termes d’expérience", conseille vivement Jérémy Decerle, jeune éleveur bovin. "Pour s’installer sans acheter, il existe aussi des systèmes de parrainage, de fermage ou de location", ajoute-t-il. "Près de 60% des installations sont exploitées par des agriculteurs locataires", confirme Étienne Gangneron de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles).

FAUX. "Dans les exploitations, on voit apparaître des salles de traite automatisée, des drones pour cartographier les champs, des robots qui diagnostiquent l’état de santé des plantations, des applications sur smartphone pour suivre la gestation de ses vaches… "Les agriculteurs ont toujours été en avance en matière de technologie, remarque le proviseur du lycée agricole de Sully (78), la preuve avec le GPS qu'ils ont utilisé dans les champs bien avant tout le monde". 

Côté réseaux sociaux, les professionnels du secteur s'approprient aussi de plus en plus les outils de communication comme Youtube, Twitter ou Instagram. C'est le cas de Gilles vk ou @Elo LM, pour ne citer qu'eux. Ces agriculteurs et agricultrices connecté·e·s y voient un moyen de raconter leur quotidien, défendre leur métier, sensibiliser les consommateurs et attirer de nouveaux clients.

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