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Actualité FOBO ou la peur des salariés d'être remplacé par la technologie

Laura El Feky Laura El Feky
Publié le 02-10-2023

En bref

  • Vous connaissiez peut-être le FOMO (acronyme de Fear of missing out) pour décrire la peur de rater un évènement mais connaissez-vous le FOBO ? Le Fear of being obsolete traduit la crainte que nos compétences professionnelles ne fassent pas le poids comparées aux capacités de l'intelligence artificielle (IA). Outre-Atlantique, l'inquiétude est partagée aussi bien par les salariés diplômés que les non-diplômés.
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FOBO la peur que son travail devienne obsolète Crédit : Unsplash

Avez-vous peur d’effectuer un métier qui puisse être remplacé par une machine ? Si oui, alors peut-être souffrez-vous du FOBO pour Fear of being obsolete. A ne pas confondre avec son homonyme le Fear of better options (FOBO) qui désigne la crainte de faire le mauvais choix, ressentie par les personnes indécises.

Nous écrivions pas plus tard que la semaine dernière que non, les IA ne détruisent pas les emplois, elles en créent. En effet, d’après une étude de l’ONU, il n’y aurait presque aucun souci à se faire pour l’emploi. Cependant, du point de vue des salariés, l’inquiétude quant à la possibilité que l'IA tue leur métier reste plutôt répandue. Elle porterait même un nom : le Fobo. Autrement dit, le Fear of being obsolete.

Face à des logiciels capables d’analyser et de générer du texte, des images, des données en un temps record, certains actifs s’inquiètent. Une enquête menée par l’institut de sondage Gallup révèle en effet que 22% des Américains interrogés craignent que leur emploi puisse être menacé par la technologie. Un taux qui a fortement augmenté en quelques années, puisqu’il n’était que de 12% en 2017. Il faut dire, qu’entre temps, on a assisté à la montée en puissance de l’IA avec notamment l’arrivée de ChatGPT.

Intelligence artificielle, mais crainte bien réelle. Les répondants ont peur de perdre leurs avantages sociaux (pour 31% des sondés) ou de voir leur rémunération baisser (24%). Plus étonnant, la méfiance vis-à-vis de l'avènement de l'intelligence artificielle est surtout en hausse chez les travailleurs américains ayant suivi des études universitaires. D’après les résultats de l’enquête, ils sont désormais presque autant préoccupés par la technologie que les salariés n’ayant pas fait d’études supérieures. 

Pourtant, d’après une enquête de l’OCDE, les emplois qui sont le plus exposés à l'automatisation induite par la technologie sont les postes peu et moyennement qualifiés notamment dans les secteurs de la construction, de l’agriculture, de la pêche et de la sylviculture et dans une moindre mesure, de la production et des transports. Ce qui n'a pas empêché acteurs, cascadeurs et scénaristes à Hollywood de prendre d'ores et déjà les devants face à l'avènement de l'IA.

Après une grève historique, ces derniers ont obtenu gain de cause face aux studios et notamment un accord de principe pour encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le processus d’écriture de scénario. L’accord prévoit, comme l’indique un article d’Allo ciné, que « l’IA ne peut pas écrire ou réécrire une œuvre » et « que l’entreprise ne peut pas exiger que le scénariste utilise un logiciel (par exemple, ChatGPT) lors de son travail d’écriture ».

Toutefois, l’idée n’est pas de rejeter en bloc l’utilisation de l’intelligence artificielle. Ainsi, selon les termes de l’accord, « un scénariste peut choisir d’utiliser l’IA lors de son travail d’écriture, si le studio y consent ». Et surtout sans que cela minore sa rémunération, précise un article de Télérama. Bénéficier des avantages de la technologie tout en se protégeant des risques qui y sont liés, tel est le défi qui permettra peut-être de soigner son Fobo ?

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