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De futures mesures pour la jeunesse dans la droite ligne présidentielle
- Avant le bac
Le discours de Gabriel Attal, tenu devant l’Assemblée nationale le 30 janvier 2024, oscille entre mesures d’autorité et dispositions en faveur du bien-être des jeunes. Il suit les vœux formulés par le Président de la République en début d’année. Plus de recrutements dans les écoles, moins d’écrans dans les foyers et valorisation du service national universel : le premier ministre donne le ton.
La santé mentale des jeunes en question
Pour les jeunes confrontés à des manifestations de mal-être, d’écoanxiété ou de solitude, il n'est pas évident d’accéder à un psychologue dont les consultations aux tarifs libres demeurent non remboursées par la Sécurité sociale. Ainsi, pour permettre à chacun de pouvoir consulter un psychologue, le dispositif gouvernemental Mon soutien Psy a été déployé. Il donne accès à 8 séances avec un psychologue, remboursées à hauteur de 40 euros pour la première et de 30 euros pour les suivantes. Ce n'est pas assez. Le dispositif « n'a pas donné les résultats escomptés », a concédé Gabriel Attal avant d'annoncer une rénovation en profondeur. Le montant remboursé devrait augmenter et il ne sera plus nécessaire de passer par un médecin pour bénéficier de ces séances. Par ailleurs, le Premier ministre souhaite « recruter davantage d'infirmières scolaires et mieux reconnaître leur engagement » car elles représentent des « relais essentiels auprès des élèves » pour la santé et « notamment la santé psychologique ». Les membres de cette profession devraient ainsi percevoir une prime exceptionnelle de 800 euros en mai 2024, avant une revalorisation mensuelle de salaire de 200 euros par la suite. Il a également affirmé sa volonté de multiplier le nombre de maisons des adolescents afin que chaque département en soit pourvu.
Gare aux écrans et retour du redoublement
« Les écrans sont une catastrophe éducative et sanitaire en puissance », a dénoncé Gabriel Attal. Sans plus de détails, il a évoqué une meilleure régulation à venir de « l’usage des écrans dans et en dehors de l'école ». L’ex-ministre de l’Éducation nationale est revenu sur les mesures initiées lors des quelques mois passés rue de Grenelle en rappelant que « le choc des savoirs, c'est assumer que tout le monde ne progresse pas au même rythme, que tout le monde n'a pas les mêmes facilités ou les mêmes difficultés ». Justifiant ainsi la remise au goût du jour du redoublement « désormais à la main de l'équipe pédagogique » et la mise en place des « groupes de niveau […] dès cette année dans nos collèges ». Gabriel Attal annonce une réforme de la formation initiale des enseignants qui sera présentée d'ici au mois de mars 2024. Objectif ? Trouver une meilleure adéquation entre les attentes et les besoins des étudiants afin d'encourager les vocations. Il assure également agir pour le remplacement des professeurs absents. Enfin, l’État « financera désormais l'accompagnement des enfants en situation de handicap sur le temps du déjeuner en lieu et place des collectivités locales ». Une mesure qui devrait lever les disparités territoriales et améliorer la rémunération des AESH, une profession précaire qui souffre d’un manque de reconnaissance.
Uniforme et valorisation de l'engagement
Dans le sillage du Président de la République, le Premier ministre a parlé de « réarmement civique » avec une phrase choc : « Dès le plus jeune âge, il faut en revenir à un principe clair : tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter ». Le ton est donné. Dans la même veine, si l’expérimentation s’avère concluante, le port de l’uniforme sera généralisé à partir de la rentrée 2026. Cette échéance marquera également la généralisation du Service national universel (SNU) mis en place depuis 2019. Rappelant les aspirations de la jeunesse qui s’inquiète de la transition écologique, le Premier ministre souhaite créer un « service civique écologique » qui engagera 50 000 jeunes volontaires d'ici à 2027. Enfin, Gabriel Attal a évoqué une « révision de l'échelle des sanctions dans nos établissements scolaires » et plus largement des sanctions pour les jeunes délinquants de moins de 16 ans. Avec l’instauration de « travaux d’intérêt éducatif » sur le modèle des travaux d’intérêt général. Des places en internats pourraient même être proposées aux parents.
Odile Gnanaprégassame © CIDJ
Actu mise à jour le 22-02-2024
/ créée le 22-02-2024
Crédit photo : Service d'information du Gouvernement