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IA : les étudiants ont bien compris son intérêt
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Près de 8 jeunes sur 10 utilisent l’intelligence artificielle dans leurs études, selon une enquête menée par la plateforme diploméo auprès des 16-25 ans. L’IA fait toutefois moins d’adeptes lorsqu’il est question d’orientation. Il faut dire qu’en matière de réflexion et de discernement, l’IA a encore du mal à rivaliser avec l'intelligence humaine.
Faire ses devoirs avec l'IA
Parmi les nouvelles IA promises par le gouvernement au service des Français, l’une d'elles s’adresse tout particulièrement aux étudiants : l’IA Aristote. Cet outil, qui tient son nom du philosophe grec, sera proposé dès la rentrée scolaire de septembre 2024-25 aux étudiants pour les aider dans leurs révisions. Déjà, en février 2024, une IA s’était invitée au lycée pour booster le niveau en maths et en français des élèves. Bien que prometteuse, l’utilisation de l’IA dans le cadre des études continue de faire débat. D'un côté, ceux qui soutiennent ce type d'outil y voient un moyen efficace de gagner du temps et d'offrir un accès étendu à une multitude de ressources. De l'autre côté, ses détracteurs redoutent que les plateformes telles que Gemini (Google) ou ChatGPT, qui fournissent des réponses toutes prêtes, ne limitent la capacité des élèves à développer leur esprit d'analyse et leurs compétences critiques. Les 16-25 ans ont fait leur choix : près de 80% d’entre eux ont déjà franchi le pas. Selon une étude diploméo, menée auprès de 560 jeunes de 16 à 25 ans, près de huit personnes interrogées sur dix avouent utiliser l’intelligence artificielle pour s’aider dans leurs études. Parmi elles, un peu plus de la moitié s’en sert au moins une fois par mois (25%), un quart toutes les semaines et 21% tous les jours.
En matière d’orientation, l’IA peine à convaincre
Si la plupart (56%) y a recours pour rédiger des plans de cours, ils sont tout de même plus d’un tiers (35%) à s’en servir pour rédiger tout ou partie de leurs devoirs. Une pratique risquée quand on sait que les résultats générés par l’IA peuvent être erronés. L'étude révèle une utilisation plus fréquente de l'IA pour les travaux scolaires chez les moins de 20 ans (45%) par rapport aux étudiants plus âgés (25%). En revanche, l’enthousiasme pour l’IA s’estompe lorsqu’il s'agit d’orientation. Si une bonne partie d’entre eux (40%) s’y réfèrent pour trouver des suggestions de métiers, de secteurs ou de formations, seuls 28% ont opté pour une plateforme comme ChatGPT ou Gemini afin de trouver la bonne école pour la bonne formation. De même, une minorité seulement y a eu recours pour rédiger une lettre de motivation en vue de décrocher un job étudiant (21%), un stage (20%) ou une alternance (19%). Une sage décision dans un contexte dans lequel l’authenticité et la touche personnelle sont autant d'atouts majeurs pour se démarquer des autres candidats. Des qualités que l’IA ignore.
L'IA va devoir revoir sa copie
Il faut dire que l’IA n’est pas une solution miracle : elle présente des avantages indéniables, mais aussi des faiblesses à prendre en compte. Les étudiants du master 2 de droit constitutionnel de l’université Paris-I en savent quelque chose. Un article du Monde s’est fait l’écho d’un exercice intéressant : pendant six mois, ces étudiants ont planché sur la rédaction d’une nouvelle déclaration des droits humains avant de la comparer à une version générée par ChatGPT. Verdict : le texte de l’IA, jugé « correct, mais pas innovant », manquait de précisions et n’a pas su intégrer les évolutions de la société. Il est indéniable que l’IA, bien qu’utile, ne peut remplacer le jugement critique et la réflexion humaine. Alors pour cultiver ces compétences essentielles, tout le monde aura compris l'importance de compter sur soi, et pas trop sur l'IA...
Laura El Feky © CIDJ
Actu mise à jour le 29-04-2024
/ créée le 29-04-2024
Crédit photo : Simeon Frank - Unsplash