Conseils Pilule du lendemain : une contraception d’urgence

Anaïs Coignac Anaïs Coignac
Publié le 24-07-2012

En bref

  • Accéder à la pilule du lendemain est un droit pour toutes les femmes, mineures ou majeures.
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Pilule du lendemain Crédit : Pixabay

Si vous vous retrouvez en situation d’urgence suite à un rapport sexuel non protégé, vous pouvez vous procurer gratuitement et anonymement une contraception d’urgence appelée “pilule du lendemain”.

La prise de la pilule du lendemain doit intervenir au plus vite si possible dans les 12 heures après le rapport, au maximum dans les 72 heures (3 jours) pour les pilules contenant du levonorgestrel ou dans les 5 jours pour celles contenant de l'ulipristal.

Pour toute question sur la contraception d’urgence : Fil Santé Jeunes ou le numéro vert national 0800 08 11 11 (anonyme et gratuit).

Si vous avez moins de 18 ans, la pilule du lendemain est gratuite. Il vous suffit de vous présenter dans une pharmacie et de déclarer oralement que vous êtes mineure (art. D.5134-1 du Code de la santé publique). Le pharmacien n’a pas le droit d’exiger de votre part une pièce d’identité ou votre carte Vitale.

Avant de vous délivrer la pilule du lendemain, le pharmacien doit s’entretenir avec vous pour s’assurer que votre situation correspond aux critères d’urgence et aux conditions d’utilisation de cette contraception. Cet entretien lui permet également de vous fournir une information sur l’accès à une contraception régulière, sur la prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et sur l’intérêt d’un suivi médical. Cette information est complétée par la remise de documentation. Enfin, le pharmacien doit vous communiquer les coordonnées du centre de planification ou d’éducation familiale (CPEF) le plus proche.

Bon à savoir. La pilule du lendemain est également accessible dans les centres de planification et d’éducation familiale. Démarche gratuite et anonyme pour les mineures.

Si vous demandez une contraception d’urgence auprès d’un infirmier scolaire, celui-ci doit commencer par vous proposer de parler de votre démarche avec l’un de vos parents (ou un représentant légal). Mais vous avez parfaitement le droit de refuser.

L’infirmier doit vous indiquer que la contraception d’urgence ne constitue pas une méthode régulière de contraception et qu’elle peut ne pas être efficace dans tous les cas. Vous serez également informée que ce médicament ne peut être administré de manière répétée et que son usage ne peut être banalisé.

Si aucun médecin, aucune sage-femme ou aucun CPEF n’est immédiatement accessible et si vous êtes en situation de détresse, l’infirmier peut, à titre exceptionnel, vous donner la contraception d’urgence pour éviter une grossesse non désirée, dans un local permettant le respect de la confidentialité. Il doit alors s’assurer de la prise effective du médicament et du respect de la posologie.

Ensuite, l’infirmier organise un suivi de chaque élève à laquelle une contraception d’urgence a été administrée. Dans tous les cas, il lui appartient de veiller à la mise en œuvre d’un accompagnement psychologique de l’élève et d’un suivi médical par un CPEF, ou d’un médecin traitant ou spécialiste visant à :

  • s’assurer de l’efficacité de la contraception d’urgence, notamment en conseillant un test de grossesse lorsqu’il est constaté un retard de règles ,
  • prévenir les infections sexuellement transmissibles et le sida, notamment en vue d’un dépistage et, éventuellement, d’un traitement précoce ,
  • discuter d’une méthode de contraception régulière adaptée à son cas.

Si vous êtes une lycéenne majeure et que vous demandez une contraception d’urgence, l’infirmier scolaire doit vous informer des différentes possibilités d’accès à la contraception d’urgence : médecin, pharmacie, CPEF, urgences hospitalières… Si nécessaire, il doit aussi vous aider à prendre un rendez-vous. Dans tous les cas, vous pouvez refuser que votre famille soit mise au courant de votre démarche.

Si aucun médecin, aucune sage-femme ou aucun CPEF n’est immédiatement accessible et si vous êtes en situation de détresse, l’infirmier peut, à titre exceptionnel, vous donner la contraception d’urgence pour éviter une grossesse non désirée, dans un local permettant le respect de la confidentialité.

En pharmacie, la contraception d'urgence par levonorgestrel coûte entre 3 et 7 €, celle par ulipristal est de moins de 20 €. Si vous disposez d'une ordonnance, ces médicaments peuvent être remboursés à 65 % par l’Assurance maladie.

Bon à savoir. Une contraception d’urgence peut aussi être délivrée dans les services de médecine de prévention des universités. Ces services s’assurent de l’accompagnement psychologique des étudiantes et veillent à la mise en œuvre d’un suivi médical (art. L.5134-1 du Code de la santé publique).

Que vous soyez mineure ou majeure, le médecin (ou tout autre professionnel de santé) à qui vous avez fait part de votre démarche pour obtenir une contraception n’a pas le droit d’en informer directement vos parents ou des proches. Même s’il s’agit de votre médecin de famille !

La violation du secret médical peut être punie de 15 000 € d’amende et d’un an de prison (art. L.1110-4 du Code de la santé publique). Le médecin peut également se voir infliger des sanctions disciplinaires par le Conseil de l’ordre et être condamné à verser des dommages et intérêts à la personne qui aurait subi un préjudice du fait de la révélation d’informations médicales la concernant.

Focus

L'article L. 1110-3 du Code la santé publique sanctionne les professionnels de santé qui refuseraient de soigner une personne. Un pharmacien ne peut pas refuser de vous délivrer un moyen de contraception en urgence. Si cela vous arrive, vous pouvez saisir le directeur de l'organisme local d'assurance maladie ou le président du conseil territorialement compétent de l'ordre professionnel des pharmaciens. Cette saisine vaut dépôt de plainte.

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