Droit au savoir : s'engager pour la poursuite d’études

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Éric Chenu est président de Droit au savoir, collectif interassociatif et interhandicap dont l'objectif est de permettre aux jeunes en situation de handicap de mener leurs désirs et leurs capacités scolaires et universitaires jusqu’à un emploi stable. Interview.

Quelles sont les actions de Droit au savoir pour les jeunes handicapés ?

L’orientation et l’intervention en complémentarité avec le service public de l’orientation (SPO). Les jeunes en situation de handicap ont des difficultés supplémentaires en termes d’orientation entre le secondaire et le supérieur. Au-delà du choix des études et des formations, ils doivent en vérifier la faisabilité concrète : logement adapté, service d’accompagnement parfois 24/24h…

Pour leur permettre de faire leurs choix en connaissance de cause, Droit au savoir a créé une base de données permettant de répondre aux questions liées aux situations de handicap, en plus des questions purement scolaires d’orientation.

Les stages, en tant que première confrontation avec le monde du travail, vérification de la faisabilité du projet professionnel et mesure de sa propre fatigabilité. Cet axe s'ajoute à une réflexion sur la place des stages dans les cursus.

Par exemple, nous considérons l’accès aux stages de découverte du monde professionnel des élèves en situation de handicap de troisième comme un moyen de se projeter dans un devenir professionnel. Dispenser un élève handicapé de ce stage, c’est le priver d’une chance de se confronter au monde du travail, de conforter un projet ou de le dépasser.

L’accès à la RQTH (Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) pour les jeunes stagiaires en situation de handicap de plus de 16 ans est une demande que nous avions formulée, portée ensuite par le CNCPH, puis votée en juillet 2011 par les parlementaires. Cette reconnaissance favorise l'accès à l'ensemble des mesures en matière d'emploi et de formation des personnes handicapées.

Un projet de service d’accompagnement pour tous les jeunes de plus de 16 ans. Un premier projet de service interassociatif et interhandicap d’accompagnement (statut de Samsah) a vu le jour. Si Droit au savoir n’a pas vocation à gérer des services, elle n’en propose pas moins des projets innovants : services interassociatifs, logements adaptés… L’enjeu est de faciliter l’accès à la formation, de guider les jeunes dans une logique d’autonomie et de libre choix.

Faire émerger la parole étudiante. Droit au savoir oriente son action afin que les étudiants puissent pleinement exprimer leurs attentes et leurs besoins. Cela s’est traduit notamment par une enquête à destination des jeunes en situation de handicap de plus de 16 ans sur le ressenti et le vécu de leurs conditions de vie et d’études. Les résultats, qui seront publiés prochainement, permettront sans nul doute une expression directe au service de tous.

Quelles sont les perspectives pour les jeunes handicapés ?

La loi a permis le passage d’une logique de cas par cas, de “bricolage”, à une logique de systématisation de l’accueil et de l’accompagnement des jeunes en situation de handicap dans le supérieur.

L’enjeu est de leur permettre de pousser au maximum de leurs désirs leur projet de formation. Pour cela, il est nécessaire qu’ils puissent disposer d’un accompagnement professionnel de qualité. Une participation pleine et entière à la vie de la cité, notamment lycéenne et étudiante (accès à la culture, sport…), l’apprentissage de l’autonomie sont des préoccupations centrales comme pour n’importe quels autres jeunes, mais avec des aspects spécifiques.

Tous ces éléments constituent les conditions d’une insertion sociale et professionnelle réussie, permettant de faire vivre concrètement le droit à l’égalité entre tous les citoyens.

www.droitausavoir.asso.fr

Barbara Muntaner © CIDJ
Article mis à jour le 07/03/2018 / créé le 01-12-2011