Bilan Parcoursup : mention assez bien, mais doit poursuivre ses efforts
En bref
- Le comité éthique et scientifique de Parcoursup, dans un 6ᵉ rapport, estime que des progrès restent à faire.
- Un certain manque de transparence des commissions d’examen des vœux est pointé tout autant que la difficulté à faire le tri dans l’offre foisonnante de formations privées.
- Et quand certains établissements ne répondent pas aux critères de qualité, il faudrait les bannir.
Plus de transparence de la part des commissions d’examen des vœux
S’il fallait inscrire une appréciation sur son bulletin, Parcoursup obtiendrait les encouragements. Autrement dit, pour le comité éthique et scientifique de la plateforme (CESP), des améliorations sont encore nécessaires pour atteindre l’excellence. Dans un rapport remis à la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le CESP formule plusieurs recommandations, principalement sur le fonctionnement et la régulation des formations privées. Parmi une vingtaine de suggestions, il propose d'améliorer ce dispositif de plus en plus maîtrisé par les lycéens. Il n’empêche qu’avec la tenue en juin des épreuves de spécialité, seules les notes du contrôle continu sont prises en compte sur Parcoursup. Or, entre les établissements qui « sous notent » et ceux qui « sur notent », il est difficile pour les commissions d’examen des vœux (CEV) d’avoir une grille de lecture uniforme. Pour harmoniser les notes et garantir l'équité, le comité préconise l’utilisation dans les lycées de banques d’épreuves normalisées. La transparence des critères de classement des candidats reste un autre point à améliorer, notamment en termes de communication. Si les critères académiques (résultats scolaires, formation suivie, cohérence avec la formation demandée) sont bien compris, certaines pratiques, comme le choix des spécialités, ne figure pas dans la grille d’analyse proposée sur Parcoursup. D’autres pratiques, comme les quotas géographiques, sont également passées sous silence. Le comité recommande que les CEV assument et clarifient leurs méthodes de classement.
Plus d’informations et de sélectivité dans les formations
Des progrès importants ont été réalisés depuis la création de Parcoursup en 2018, notamment sur la rapidité du processus. Cependant, le comité estime qu'il est possible de faire mieux en avançant la hiérarchisation des vœux aux autour du 10 juin (contre le 3 juillet en 2023) et en améliorant la gestion des données d'appel transmises aux établissements. Avec l'augmentation de l'offre de formations, il devient essentiel d'améliorer l'information fournie aux candidats pour faciliter leur choix. Cette essor a surtout profité aux établissements privés, qui représentent 22% des formations hors apprentissage et 69% des formations en apprentissage en 2024. Bien que des labels existent pour garantir la qualité académique, leur diversité nuit à la clarté. Le comité suggère un label unique, de type nutriscore, pour simplifier la lecture des formations, et propose de renforcer les indicateurs comme l'organisation des cours ou les débouchés. L’irruption des formations privées en apprentissage sur Parcoursup, notamment des BTS, soulève d’autres problèmes : la certification Qualiopi, exigée pour intégrer Parcoursup, ne concerne que l'établissement, et non la formation elle-même. De plus, aucune sanction n'est prévue en cas de dysfonctionnement. Le comité souhaite un contrôle plus strict liant l'inscription sur Parcoursup à la qualité des formations. Et si les formations ne répondent pas aux critères de qualité, il faudrait pouvoir les retirer de la plateforme. Publié tous les ans, le rapport du CESP demeure la source principale pour le ministère en vue d'améliorer la plateforme. Reste à attendre 2025 pour constater les progrès de l’élève Parcoursup.