Conseils Fake news, infox, canulars : comment les identifier ?
En bref
- Article bidon, rumeurs, images sorties de leur contexte ou détournées, fake news… Le risque d’être mal informé sur Internet et les réseaux sociaux est réel. Où trouver une information sérieuse ? Comment vérifier un article ou une photo ? Nos conseils.
Internet constitue une source de données inépuisable. Il suffit de taper un mot sur Google et une multitude de liens apparaissent qui proposent du contenu sur la thématique souhaitée. Mais comment repérer les sources qui produisent du contenu sérieux des sites de fausses informations ? Comment vérifier sur un réseau social comme Facebook ou Twitter qu’un article repose sur des faits réels et pas sur un récit inventé ? A l’heure où n'importe qui peut s’improviser journaliste et produire du contenu sur les réseaux sociaux, il est important que chacun puisse en retour être capable d’avoir un regard lucide et averti sur l’information qui lui est transmise.
Nos conseils pour ne pas vous faire manipuler par des fake news.
Fake news, infox, canulars : décrypter un article
La première question à vous poser est : qui est l’auteur du texte ? Est-ce un journaliste ?
Bien que les journalistes puissent commettre des erreurs, ils respectent une déontologie professionnelle qui repose sur la vérification des faits et le croisement des sources.
En « googlisant » le nom de l’auteur, vous aurez déjà une idée de sa profession, via son profil sur les réseaux professionnels LinkedIn ou Viadeo, et pourrez savoir s’il se présente comme rédacteur, s'il a écrit d’autres articles, s'il travaille pour un organe de presse…
Le deuxième élément à analyser est la source : d’où provient le contenu ? S’agit-il d’un organe de presse ? Pour cela, repérez l’onglet « mentions légales », « crédits » ou « qui sommes-nous ? » qui se situe en général en bas de la page d’accueil. C’est là que vous pourrez savoir si le site dispose d’un directeur de publication, d’un rédacteur-en-chef, de journalistes…
Mais cela ne suffit pas toujours ! Dans les « mentions légales » du Gorafi, on trouve par exemple des directeurs de publication mais dans l’onglet « à propos », il est précisé : « tous les articles relatés ici sont faux (jusqu’à preuve du contraire) et rédigés dans un but humoristique. L’utilisation de noms de personnalités ou d’entreprises est ici à but purement satirique. »
Identifier les sites de fausses informations
Le Gorafi, Secret news, Nordpresse, Science info, Corse Machin, The Onion, Football France, Boulevard 69 sont autant de sites qui ont l’apparence de médias traditionnels mais qui sont en réalité des sites parodiques ou satiriques. Exemple d’article du Gorafi en décembre 2017 : « Obsolescence programmée : Apple parvient à réduire la durée de vie d’un iPhone de 3 ans à 8 mois ».
Mais si certains contenus peuvent facilement être identifiés comme des canulars, d’autres ont l’apparence de vrais articles journalistiques.
Pour aider les internautes à se repérer, le journal Le Monde a lancé un outil, le Decodex. Il s’agit d’un moteur de recherche accessible gratuitement sur Internet dans lequel on peut taper l’url du site sur lequel on a des doutes. Un avis est ensuite donné : site d'information généraliste, blog, site satirique...
Repérer les sites partisans
Au-delà des sites satiriques, le Décodex du Monde analyse aussi les sites partisans. Les journaux peuvent avoir une orientation politique (Libération est classé à gauche, Le Figaro à droite…). Le fait de travailler pour un support politiquement orienté ne signifie pas que le journaliste fait mal son travail mais il peut le faire de façon plus ou moins engagée. Il est important que le lecteur connaisse les tendances politiques du support qu’il lit pour prendre du recul sur l’information donnée.
Il existe aussi des sites positionnés à gauche ou à droite mais qui délivrent des informations trompeuses. Là aussi, si vous avez le moindre doute, vérifiez la rubrique « mentions légales ». Un journal ou site d’information digne de ce nom est alimenté par des journalistes, à l’inverse de supports comme fdesouche qui est en réalité un blog alimenté par des contributeurs anonymes.
Détecter les rumeurs et les hoax
Qui n’a pas vu circuler sur un réseau social un récit poignant concernant un enfant malade à sauver ou un contenu douteux sur des reptiliens qui dirigeraient le monde ?
Illuminati, aliens, complots divers…, Internet et les réseaux sociaux regorgent de canulars et de hoaxes (rumeurs). Pour les identifier, il existe notamment des sites comme hoaxbuster ou hoaxkiller, spécialisés dans les rumeurs ou what-the-fake, plus orienté sur les discours complotistes ou haineux. Ils répertorient les thématiques relevant de la désinformation sur le web.
Analyser une image
Les photos aussi peuvent être détournées ou sorties de leur contexte pour manipuler les internautes. « Pour vérifier une image, il suffit de l’enregistrer sur son ordinateur puis d’ouvrir l’onglet "image" sur Google et de la faire glisser dans le moteur de recherche. Le navigateur indique ensuite les liens où la photo a été trouvée », indique Romain Dubreuil, directeur du Bureau information jeunesse de l’Orne qui anime la formation le vrai du faux à destination des professionnels de l’information jeunesse.
Au-delà des images, même les pages des sites peuvent être falsifiées. C'est d'ailleurs la raison d'être de Clone zone. Via cet outil, on peut détourner une multitude de pages de sites, du moins connu au plus officiel... Alors, si vous voyez une capture d’écran douteuse circuler sur un réseau social, vérifiez l’url (adresse électronique du site) et si l'url est masquée, interrogez-vous.
N'importe qui peut se faire piéger par une photo détournée ou un article bidon. L'important est d'en être conscient, de prendre du recul sur l'information qui circule sur le web et de rester vigilant.
Zoom sur Le vrai du faux
Initié par le Groupe numérique de l'Union nationale de l'information jeunesse (Unij), Le vrai du faux est un outil d'éducation aux médias. Il est proposé dans le cadre d'une formation à destination de tous les professionnels qui accueillent et accompagnent les jeunes. L'outil peut être utilisé auprès de collégiens, de lycéens... Plus d'info ici.
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