Travailler dans les énergies renouvelables, un secteur en plein boom
- Environnement & Développement durable
120 000 emplois créés d’ici 2020* dans les énergies renouvelables ! La loi sur la transition énergétique voté en 2016 et qui prévoit que 40% de notre électricité proviendra d’ici 2030 des énergies renouvelables, laisse donc entrevoir de belles perspectives pour tous ceux intéressés par les métiers de l’environnement. Du bac pro aux écoles d’ingénieur, la palette des besoins est vaste. Quels sont les métiers et vers quelles études s’orienter ? Cidj.com a enquêté.
Les énergies renouvelables sont en plein essor et vont embaucher dans les années à venir ! Les chiffres des différentes études et prospectives sortis ces dernières années ne cessent de le démontrer. L’association négaWatt annonce même 300 000 emplois d’ici 2030 grâce au développement des activités liées à la transition énergétique. La loi sur la transition énergétique voté en 2016 porte à 23% la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d’énergie d’ici 2020. Elle ouvre donc de vastes horizons dont on voit déjà aujourd’hui les effets. Ainsi la France a connu en 2016 une année record d’installations d’éoliennes avec 700 éoliennes installées. « L’année 2017 s’annonce du même ordre que 2016 dans l’éolien » déclare Mathieu Monnier, responsable du Pôle industrie off shore techniques et territoires chez France énergie éolienne. « Ces projets ont le grand avantage de créer des emplois locaux. Ainsi l’implantation d’un champ d’éoliennes va faire travailler localement un ensemble d’acteurs sur le territoire tels qu’un bureau d’étude, des juristes, des installateurs, des techniciens, des commerciaux, bref un grand nombre de métiers. Et ces emplois ne sont pas délocalisables », explique Alexis Monteil, chargé de projet formation/emploi au CLER-réseau pour la transition énergétique.
L’éolien : premier créateur d’emplois dans les énergies renouvelables
Les 3 filières qui embaucheront le plus dans les prochaines années sont la biomasse**, le solaire et l’éolien. L’éolien est le premier créateur d’emplois dans les énergies renouvelables avec 2000 à 2 500 nouveaux emplois chaque année.
En 2015, 15 000 personnes travaillaient dans l’éolien, l’Ademe en recense 18 000 début 2017. Dans la méthanisation et le bio gaz, l’Apecita a vu une recrudescence d'offres d’emploi. « Nous avons eu deux fois plus d’offres en 2016 qu’en 2015 en particulier pour des postes dans les bureaux d’étude. Le deuxième poste le plus demandé est celui de commercial. Les techniciens de maintenance sont aussi très convoités », explique Emmanuelle Dazy, conseillère emploi formation à l’Apecita. « Mais attention, avertit Alexis Monteil, les gisements d’emplois ne sont pas uniformément répartis sur le territoire. Chaque région a ses points forts et ses points faibles sur les ressources d'énergie renouvelable. Toutes les énergies renouvelables sont développées dans les régions françaises, avec des objectifs de développement différents. » Ainsi, si le Languedoc Roussillon est le berceau de l’éolien aujourd'hui c'est la région Grand Est qui est la 1ère région de production d'énergie éolienne. Les régions Poitou Charente-Nouvelle Aquitaine, Auvergne, Bretagne sont également en pleine croissance dans ce secteur. Les régions côtières de la Normandie et de la Bretagne ont pris les devant pour développer les énergies marines et l’éolien off-shore (éoliennes en mer). La région Paca a mis l’accent sur le solaire photovoltaïque.
Travailler dans les énergies renouvelables de nombreux métiers liés aux énergies renouvelables
Il existe dans le domaine des énergies renouvelables un grand nombre de métiers à tous les niveaux de qualification : les métiers liés à la recherche et au développement (chercheur en géologie, géochimiste, directeur de développement), ceux, plus opérationnels liés à l’étude et la mise en place des projets comme chef de projet ou chargé d’étude ou conducteur de travaux. Il y a aussi les métiers liés à des activités de conseil ou d’animation de réseau. Il y a aussi les métiers techniques de l’exploitation et de la maintenance. Enfin, pour ceux qui se sentent la fibre commerciale, les postes en lien avec le commerce comme négociateur foncier, vendeurs en nouvelles technologie ou commercial sont également demandés. « On ne peut pas dire que le secteur a créé de nouveaux métiers. On est plutôt dans une évolution des métiers », précise Alexis Monteil.
Des études généralistes avant une spécialisation
Mais tous ces métiers demandent d’abord une solide base généraliste. « Si l’on prend l’exemple de la maintenance qui est très demandée, les entreprises attendent des profils avec un solide bagage technique dans le génie énergétique ou climatique ou encore dans le génie électrique et électro-technique. Un jeune peut faire un BTS maintenance des systèmes et prendre en deuxième année l’option éolien puis poursuivre avec la licence pro maintenance et exploitation des équipements dans les énergies renouvelables. Ce type de cursus correspondent bien aux attentes des entreprises. Mais le gros avantage c’est que ce type de formation vous ouvre à toutes les filières industrielles », explique Alexis Monteil.
Médiateur ou animateur territorial : un métier nécessaire dans les prochaines années
Un métier devrait prendre de l’ampleur dans les prochaines années dans le secteur des énergies renouvelables : celui de médiateur ou animateur territorial. « Les projets de type implantation d’éoliennes ou de panneaux solaires nécessitent l’adhésion de nombreux acteurs sur le territoire : les collectivités, les associations, les banques, les citoyens, les exploitants. Il est important que quelqu’un puisse faire le lien entre eux afin de leur permettre de s’approprier le sujet et de favoriser le consensus », ajoute Alexis Monteil. Le métier de médiateur ou animateur territorial existe déjà mais il devrait devenir dans les années à venir une composante nécessaire de la transition énergétique. Les employeurs peuvent aussi bien être les chambres d’agriculture que les communes ou les associations. Il n’y a pas de formation spécifique. Des études en développement local, en aménagement du territoire ou en gestion de projet énergie/climat peuvent mener à ce métier.
Des métiers en pleine évolution
Le secteur des énergies renouvelables est en pleine évolution. Il nécessite une solide formation de base mais aussi de bonnes capacité d’adaptation. En effet, les métiers d’aujourd’hui ne seront sans doute pas ceux de demain. « Les métiers du développement durable attirent beaucoup les jeunes. Et tant mieux car le secteur recrute de plus en plus. Mais avant de vous lancer, rencontrez des professionnels pour bien vous informer sur ce secteur qui propose des carrières très variées. Grâce aux réseaux sociaux, suivez les entreprises qui dans votre ville ou votre région sont impliquées dans des projets d’énergie renouvelable, soyez curieux de ce qui se passe autour de chez vous. C’est important d’avoir une bonne idée de la réalité d’un métier avant de commencer ses études », recommande Alexis Monteil.
*SER (syndicat des énergies renouvelables)
** bois et récoltes cultivées spécialement pour la production d’énergie, résidus agricoles et forestiers, déchets alimentaires et matières organiques issues des déchets municipaux et industriels
Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 21-05-2018
/ créé le 06-06-2017