Actualité Emploi : les jeunes ne sont pas fainéants, ils veulent choisir leurs horaires
En bref
- Les jeunes sont fainéants, réticents aux CDI et refusent l’autorité ? Une récente étude bat en brèche les clichés sur la jeune génération et questionne leurs attentes en matière de travail.
La relève arrive en masse sur le marché du travail : d'ici 2030, trois travailleurs sur 4 auront moins de 35 ans.
La génération Z s’apprête à bousculer le monde du travail
« Faut-il vraiment recruter des jeunes ? » Derrière ce titre un brin provocateur, l’étude du cabinet de recrutement ManpowerGroup cherche surtout à tordre le cou à un bon nombre de préjugés sur les jeunes. Non pas que la nouvelle génération effraie les entreprises, mais celle-ci se trouve souvent stigmatisée tant, ses aspirations décontenancent parfois les recruteurs. Et pour cause, notre relation au travail n'est pas la même aujourd'hui que celle qu'entretenaient nos parents ou nos grands-parents.
Dans le « monde d’avant », les parcours étaient souvent linéaires et il n’était pas rare de faire toute sa carrière dans la même entreprise. À l'inverse, les 18-25 ans ne comptent pas reproduire ce schéma tout tracé. Ils aspirent à plus d’indépendance et de liberté. D’après l’enquête, un jeune sur 3 se verrait bien cumuler 3 emplois ou plus en tant qu’indépendant et 36% d’entre eux souhaitent créer leur entreprise.
Si la vie de bureau fait globalement moins rêvée, les futurs « slasheurs » en quête d’autonomie ne jouent pas perso pour autant. La nouvelle vague est très attachée au sens du collectif et à l’esprit d’équipe. La grande majorité des jeunes placent d’ailleurs l’ambiance et le bien-être au travail comme un critère important pour choisir un emploi. Mais baby-foot et afterwork ne suffiront pas à les amadouer, leurs exigences vont au-delà. Ils semblent par exemple peu convaincus par le management « rigide » et « pyramidal ». Sans bouder toute forme d’autorité. Celle-ci doit cependant être « justifiée par de l’expérience et des compétences ». Aussi, pour donner le meilleur d’eux-mêmes, ils ont besoin d’être « impliqués, écoutés et responsabilisés ». Mais qui ne le souhaitent pas ? Ces nouvelles aspirations, auxquelles les entreprises vont devoir s'adapter, pourraient bien profiter à tous.
En finir avec le conflit de génération
D’autant que sur bien des sujets, les envies des jeunes ne sont pas diamétralement opposées à celles de leurs aînés. Le contrat à durée indéterminée (CDI) continue de rester un objectif en soi pour 79% des jeunes interrogés, conscients sûrement que sans ce sacro-saint contrat il est très difficile de se loger.
Bien qu’ils soient en quête d’un job qui ait du sens et soucieux que leur entreprise soit engagée sur les questions d’égalité ou d’environnement, les jeunes nés après 1995 restent lucides sur la fonction première du travail. Ainsi, 43% d'entre eux estiment que le salaire reste le premier critère d’attractivité. Ce qui ne signifie pas être prêt à sacrifier sa vie au travail. Près des trois quarts des jeunes souhaitent organiser leurs horaires de travail comme bon leur semble. Là encore, la recherche d’équilibre entre vie perso et vie pro n’est pas une nouveauté. Ils ne feront que « poursuivre le mouvement » initié par leurs aînés. Concrètement, la relève ne veut pas spécialement travailler moins, mais elle aspire à un travail plus flexible et à distance. Un virage déjà bien engagé depuis le début de la pandémie.