Opportunités L'industrie 4.0 recrute

CIDJ CIDJ
Publié le 30-08-2016

En bref

  • L’ingénieur de demain va devoir faire face à de nouvelles innovations technologiques. Le profil classique du brillant élève en sciences évolue. Les écoles cherchent désormais des personnalités capables de s’adapter à un monde industriel toujours en mouvement. Laurent Champaney, directeur général adjoint en charge des formations au sein d’Arts et Métiers ParisTech, nous explique pourquoi.
Crédit : CIDJ

L’industrie n’a pas une très bonne image auprès des jeunes, pourquoi ?

Même si notre baromètre sur l’image de l’industrie* auprès des lycéens montre que les a priori diminuent au fil des ans, il y a encore une forte méconnaissance de ce secteur. On garde en tête le chômage et le travail à la chaîne. Quand on parle de forge, de fonderie, de chaudronnerie, on ne peut pas dire que ça fasse rêver. Alors que le chaudronnier moderne, par exemple, fabrique des pièces très compliquées notamment pour l’aéronautique. C’est un métier de grande précision qui nécessite des qualités techniques et de bonnes connaissances scientifiques. Ce sont des métiers nobles et bien rémunérés. On est loin du chaudron d’Astérix ! Nous devons changer cette image car certains métiers de l’industrie sont aujourd’hui en tension.

L’usine a beaucoup évolué. On est entré dans l’ère de l’usine 4.0, de l’usine digitale. On ne tape plus simplement sur du métal avec un marteau : le pilotage de la production est entièrement fait de manière numérique. L’usine doit sortir des produits de qualité en un temps voulu et souvent court. Cela nécessite un collectif d’hommes et de femmes qui travaillent ensemble. Chacun apporte une valeur ajoutée au système. Il faut donc s’intéresser les uns aux autres à tous les niveaux de la production. Contrairement aux idées reçues, les valeurs humaines sont particulièrement importantes dans les usines.

Nous ne connaissons pas encore les technologies que nos étudiants devront utiliser dans 10 ans. Leur métier va changer vite. Les industriels ont besoin de jeunes agiles, curieux, capables de prendre en main de nouveaux outils, de s’auto-former et de prendre des risques. Ils devront apprendre à gérer l’incertitude, à être dans l’inconfort intellectuel et faire face à des situations complexes. Ils devront aussi savoir convaincre et imposer leurs idées.

Les employeurs continuent à recruter sur un diplôme. Mais cela reste une base. D’ailleurs, le vocabulaire même a changé. On ne cherche pas un jeune diplômé, on recrute un talent. Désormais, tout ce que fait un étudiant dans son parcours compte dans un recrutement. Une vie associative riche, une passion, une implication forte dans tel domaine, un sport pratiqué à un certain niveau peuvent être de vrais plus dans un CV. En revanche, il faut aussi faire attention aux traces laissées sur Internet qui peuvent donner une mauvaise image de soi. C’est contraignant mais cela élargit aussi le panel de jeunes qui peuvent réussir.

Les élèves ingénieurs sont toujours recrutés sur bac S, prépa et concours. Mais nous ne sommes plus uniquement focalisés sur ces profils. Nous avons décidé d’ouvrir un bachelor de technologie**  accessible après un bac STI2D. Notre objectif est d’aller chercher des jeunes qui sont peut-être moins performants en sciences mais qui sont intéressés par les filières industrielles et sont capables de se battre pour y arriver. Ils ont toutes leur place dans une école comme la nôtre. Le bachelor n’est pas une prépa intégrée. Il dure 3 ans et les étudiants pourront travailler à la fin de ce cycle. Nous visons deux objectifs à travers ce bachelor : alimenter l’école d’ingénieurs de profils différents et former des bac 3 dont l’industrie a besoin.

* Baromètre Les lycéens et l’industrie – Arts et Métiers – OpinionWay
* * L’admission pour ce bachelor se fait via APB sur dossier et entretien.

Nous rencontrer Nous rencontrer

Le réseau Info jeunes est accessible à tous les publics (collégiens, lycéens, étudiants, salariés, demandeurs d'emploi...) mais aussi à leurs parents, à leurs enseignants et à tous les travailleurs sociaux. L'accès est libre et gratuit.