Témoignage En ludothèque, des professionnels de l'animation se prennent au jeu

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Publié le 11-10-2012

En bref

  • Aminata, Pierre, Claire et Bertrand sont ludothécaires. Tous connaissaient déjà bien le secteur de l'animation quand ils ont découvert l'univers de la ludothèque. Un véritable déclic : ils passent alors un brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport (BPJEPS) pour en faire leur métier.
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En ludothèque, des professionnels de l'animation se prennent au jeu Crédit : WavebreakMediaMicro - Fotolia

14h30 : la ludothèque Denise Garon, située dans le 13e arrondissement de Paris, s'anime avant l'heure. "Nous ouvrons au public à 16h, mais aujourd'hui nous recevons une association", explique Claire. Bertrand gère l'animation, enchaînant les parties de jeux de société avec les visiteurs, tandis que Aminata, Claire et leur stagiaire Marie réparent boîtes de jeu et pièces en tout genre. Quant à Pierre, il est plongé dans la lecture de règles de jeu. Au fil de l'après-midi, ils racontent leur quotidien à JcomJeune.

16h : la ludothèque ouvre au public. Des puéricultrices arrivent avec des tout-petits. Les plus grands n'arriveront qu'après l'école. Pierre en profite pour proposer à ses collègues une partie de jeu de société. "Il faut qu'on connaisse nos jeux pour pouvoir conseiller le public", se justifie-t-il.

La partie ne dure pas longtemps, une quinzaine de personnes sont déjà là : il faut renseigner les parents, montrer les nouveautés aux enfants...

"Évidemment, notre travail ne consiste pas seulement à jouer ! Nous profitons des heures de fermeture pour rechercher de nouveaux jeux, nous occuper de l'administratif et des partenariats, numéroter toutes les pièces pour savoir à quel jeu elles appartiennent... On est aussi chargé de l'installation et du ménage quotidien", précise Claire.

Vincent, 10 ans, est un habitué des lieux : "J'habite juste à côté donc je viens jouer ici avec mon copain Tom très souvent. Franchement, ça m'arrangerait bien que la ludothèque soit ma chambre quand je vois ça !", dit-il en désignant un mur entier de jeux de plateau, de stratégie, de rôles...

Quant à la mère d'Elou, elle est presque déçue que son fils commence à avoir des devoirs et donc moins de temps libre pour venir à la ludothèque. "Les ludothécaires sont toujours disponibles pour nous expliquer les jeux. C'est un vrai lieu de vie que je suis contente d'avoir près de chez moi", raconte-t-elle.

18h15, Bertrand interpelle un groupe de garçons : "il va être l'heure de ranger". Quelques protestations plus tard, tout le monde s'y met. Et si certains traînent un peu les pieds pour quitter les lieux, ils savent qu'ils reviendront vite. "A demain tout le monde", lance le jeune Vincent.

Avant de devenir ludothécaires, tous les salariés de l'association Cabane à jeux, qui gère la ludothèque, ont multiplié les expériences dans le secteur de l'animation.

"J'étais animateur cinéma et j'ai ressenti le besoin de changer de spécialité", confie Bertrand. Claire encadre des camps de scoutisme chaque été, Pierre a été animateur en club de vacances, Aminata animatrice en centre de loisirs.

Mais c'est l'univers de la ludothèque qui les a finalement séduit. "C'est le travail idéal pour allier notre expérience de l'animation à notre passion du jeu", confie Claire.

A priori, aucun regret dans l'équipe : "Quand on voit certains gamins faire leurs premiers pas dans la ludothèque et d'autres se passionner pour un jeu pendant une heure d'affilée, on ne peut qu'aimer ce qu'on fait", assure Bertrand. 

Pour concrétiser leur envie de devenir ludothécaires, tous ont fait la même formation : le BPJEPS animation culturelle, option jeux et jouets. Ils ont ensuite travaillé dans différentes structures, notamment dans des ludothèques municipales.

Claire est catégorique : "Je préfère le milieu associatif, même si les salaires sont moins élevés. D'ailleurs, Bertrand et moi avons créé avec deux anciens de notre promo l'association Cabane à jeux". Et de préciser : "Nous avons beaucoup de chance car nous sommes soutenus par la Mairie de Paris et la Caf, ce qui nous permet d'avoir trois postes à temps plein et un à temps partiel. C'est rare pour ce type de structure." 

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